"Tournefeuille", la Cerisaie



  Qu'est-ce que "TOURNEFEUILLE" ?
C'est la maison de famille de mes parents.
Nous la conserverons de 1904 à 1994.
C'est une maison de maître du 18ème siècle (
cliquer pour voir la photo), en style toulousain de briques rouges, ornementée parfois de rangées de galets de la Garonne. L'habitation fait 500 mètres carrés en rez de chaussée auxquels il faut ajouter les combles assez hautes pour construire de nombreuses chambres. Elle comprend 2 ailes perpendiculaires. La façade sud domine une grande terrasse en pelouse ainsi que la petite rivière l'Osseau, en contrebas.
Derrière l'Osseau, un grand bois d'un hectare est planté de platanes centenaires et abrite "La Source". Au début du siècle où n'existait pas l'eau de "la ville", un système ingénieux de bélier remontait l'eau de la source à la maison.
Ce sera donc la maison de famille (achetée par Antoine en 1904) pendant près d'un siècle jusqu'à ce que .....je la vende en 1994, pour cause d'indivision avec ma belle soeur Josy et la cousine Vella.

  Elle est à 8 km de la Place du Capitole à Toulouse et j'en connais bien la route (avenue des Vitarelles) puisque je la parcourais en vélo, lorsque j'étais étudiant à la Faculté de Droit, dans les années cinquante.
Vers 1970, la ville de TOULOUSE rachète le domaine de Bel Air (ainsi que d'autres mitoyens) à Tournefeuille, pour réaliser un parc de loisirs de plus de 100 hectares. Nous voici désormais frontaliers du Parc de la Ramée, de son golf, de son plan d'eau de 30 hectares, de ses tennis, de son stand de tir ...etc.
Parfait pour les vacances.
  J'y pratique le tennis; la planche sur le lac; le jogging autour du lac; la promenade dans les bois ...etc
Merci Antoine.


La Cerisaie
  Mon grand-père et puis mon père ont donc mis en valeur la propriété de Tournefeuille. Dans les années 1980, mon père et sa soeur en vendirent la plupart des terre pour ne conserver que la maison et son environnement. La photo ci-contre montre l'endroit en 1980 et en 2005 (Google Earth).....ainsi que les méfaits de l'urbanisation (limites de la propriété en rouge). Les champs où j'allais jouer (enfant) avec ma cousine Vella sont devenus de fructueux lotissements.
   Avec Antoine donc, c'était une ferme d'exploitation.
Avec Déïs ça devient définitivement la grande maison de famille façon Nina Campanez.
Ou bien la Cerisaie, avec le temps et les contingences qui restent à l'extérieur des clôtures.
Toute la famille y passe les vacances. On y arrive. On en repart; On y laisse des enfants. On les reprend. Pour un peu, on les y oublierait puisqu'ils y sont si bien.
Tous les cousins-cousines, tous les amis défilent.

Les permanents tracent le fil rouge et maintiennent la bonne ambiance.
Anaïs, la maîtresse de maison, est la grande prêtresse à cause de son dévouement, de sa vocation, de son sens de l'organisation et de ses fines qualités de cuisinière.
Anaïs, c'est ma mère.
Une Sainte Femme. Je suis vraiment entouré de saints dans cette famille. (un peu comme Jésus)
Après avoir été major de sa promotion à l'école normale de Foix vers 1927, elle était devenue hussarde de la République et directrice d'école maternelle à Thouars puis à Garches.
Donc, 2 fois par jour, aux heures des repas, toute la troupe de Tournefeuille se retrouve pour commenter les événements du jour.
C'est le grand rituel du repas.
Anaïs adore faire la cuisine. C'est qu'elle est fille d'aubergiste. Ses parents possédaient l'Hôtel de Bordeaux à Ax-les-Thermes en Ariège, le plus actif de la ville en début du 20ème siècle. C'est d'ailleurs à l'hôtel qu'elle a rencontré son futur époux, jeune surnuméraire de l'enregistrement, en pension dans la maison et qui s'est permis d'épouser la fille de la patronne.
Quand Anaïs ne fait pas la cuisine, elle nous tricote de magnifiques pull-overs avec de la laine Pingouin ou Anny Blatt, ou bien elle fait des mots croisés.
  Revenons à la Cerisaie-Tournefeuille.
Les enfants font les estafinious à table, ce qui ne les empêche pas de se retrouver tout farnouses au dessert.
  La vie quotidienne se continue.
Tous les cousins-cousines défilent à longueur d'été.
La belle Tante Irma, en peyarote, balaie la cour toujours un peu plus loin. On dit qu'elle arrivera bientôt chez les voisins Loubet.
La cousine Nicole vient nous donner les dernières nouvelles d'Ax.
Déïs pousse sa brouette.
Moi, je profite du jardin.
Les enfants organisent une fête et imaginent un savant déguisement.
Ici, je ramène ma planche du lac de La Ramée.
Daniele passe beaucoup de temps à se vernir les ongles des pieds, devinant, que cette pratique venue de la ville, n'a jamais eu cours à la campagne, et qu'elle va donc étonner sinon consterner beaucoup de monde.
Puis, elle part sur le chemin faire un tour en bicyclette.