SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE (SUITE)
Pamplona - Santiago
2 mai 2005 - 25 mai 2005

7) Les 25 étapes de notre quatrième et dernière randonnée du Camino de Saint Jacques de Compostelle.

Etape 1
Lundi 2 mai - Pamplona - Cizur - Menor - Asterein
====> 24 Km

Hébergement en Casa Rural.

   


  Pas de place au gite de 60 places de Cizur Minor.
La patronne sympa nous "case" (en téléphonant) dans un gite rural à 20 euros par personne à Asterein. Elle vient nous chercher en voiture. La maison est splendide, très soignée, avec une belle collection d'outils anciens (varlopes).
  Repas minable au café du coin.
  Au haut de la montagne (photo), devant, on aperçoit ...des éoliennes et ....des pélerins-sculptures.
Ce sera pour demain.

 

Etape 2
Mardi 3 mai - Asterein - Caranqui
====>22 Km

  

  Au départ d'Esterein, on monte au sommet où se trouve une sculpture de pélerins (en fer) (photo) dédicacée à la Vierge du Pardon. (1996)
  Sur le haut de la montagne, une cinquantaine d'éoliennes.
  Un anglais (photo) magouilleur et débrouillard a installé son camping-car et offre des cafés ou du thé. Est-ce gratuit pour les pélerins, comme ça se passe souvent ? Non, c'est 2 €.
  A Puente del Reina , belle ville et beau pont médiéval du 11ème siècle.
  A Cirauqui, logement dans un nouveau gite paroissial. Le paiement est donativo, c'est à dire que l'on donne ce que l'on veut, dans une boite.
  On prépare et on partage le repas avec l'hospitalier espagnol qui parle français.
Très bonne soirée.

  

 

Etape 3
Mercredi 4 mai - Cirauqui- Los Arcos.
====>35 km

   Départ de Cirauqui (photo du porche de l'église).
   Pour ce deuxième jour de marche, Hubert nous a choisi 35 kms jusqu'à Los Arcos.
  La route est longue et je cravache tout seul en tête. Il fait chaud. Los Arcos n'arrive jamais. Du plat et des grands champs. Je souffre. Pour me donner du courage, je chante "le Pont sur la Rivière Kwai". Je m'y vois.
  J'arrive enfin, fourbu. J'envoie promener un espagnol puis un autrichien qui viennent me proposer je ne sais quoi. C'est pas le moment.
J'attends Hubert et Chantal qui arrivent enfin.
   Plus de place au gite communal de 80 places. On se retrouve chez ...l'autrichien .....avec l'espagnol (Fernando). 6€ la nuitée.
  Chantal nous prépare des pâtes à la sauce tomate à la cuisine. Hubert nous a acheté une bonne bouteille de vin. Ca remonte le moral.

 

Etape 4
Jeudi 5 mai - Los Arcos - Logrono
=====>kms

  Logrono est une assez grande ville avec une grande cathédrale et une grande avenue à arcades, bordée de beaux magasins.
  Le gite paroissial est tenu par 2 hospitaliers français très sympas.
  En arrivant, je fais la queue pour les places (photo).
  Le gite nous recommande d'aller diner au Modern Bar qui sert un repas peregrino pour 7€ (avec le vin). Il y a foule dans la salle. La télévision Canal+ diffuse une corrida sanguinolante. Ca me permet de lancer ma traditionnelle diatribe contre ce spectacle sanguinaire d'un autre âge.

 

Etape 5
Vendredi 6 mai - Logrono - Najera
======>27 km

  

  Nuitée dans un grand gite hospitalier.
  Un couple allemand bizarre a failli me passer devant dans la queue d'inscription.
Près de 100 lits (en superposés) concentrés dans un espèce de hangar.
  Un univers concentrationnaire (photo) parfaitement reconstitué.
j'ai le lit du bas No 89.
Espérons qu'il n'y aura pas le feu.
  Bien sûr, il n'y a plus d'eau chaude au moment de prendre la douche. Bien fait. Fallait arriver plus tôt. Reste de l'eau froide. Ca pourra toujours servir pour éteindre le feu.
L'hospitalier me donne tout de même une casserole d'eau chauffée au gaz. Charmante attention. Merci à lui.
 Je mange au retaurant pour péregrinos en compagnie des basques, d'Albert et de 2 italiennes.
  Comme presque chaque jour, on fait la lessive en arrivant (photo). En fait, il faut laver ses chaussettes de randonnée tous les 2 jours. Très important pour les bons soins des pieds.

 

Etape 6
Samedi 7 mai - Najera - Granon
=====>24 km

   Y-a pas eu le feu la nuit dernière. Tant mieux.
  On reprend la marche.  
  Chantal et Hubert s'arrêtent à Santo Domingo dans une pension. Je ne trouve plus de place dans les 2 Albergues del peregrinos. Je visite l'église (photo).
  Je continue jusqu'à Granon.
  Je débarque au gite paroissial du prêtre José Ignature. Le gite se tient dans les pièces adjacentes de la très vieille église (photo). On monte par un escalier en colimaçon, sur des marches en vieilles pierres multicentenaires.
  Ambiance du gite extra. Une autrichienne me prépare une salade. Doreen de Colombie Britanique me fait réchauffer des pâtes. Je suis comme un coq en ....pâte (???!!!).
   Je sors au soleil, dehors, sur la pelouse. Je soigne mon dos en m'étendant sur l'herbe. J'écoute Bob Dylan, Louis Armstrong, Montand, Brel,Mouloudji, Bruel, "Mon île" d'une chanteuse réunionnaise inconnue, sur ma clé USB.
Retour au gite. D'accord, on couchera sur des cochones. Mais on aura droit à des mantas.
  Le soir, on va à la messe dans la belle église. Je n'ai jamais été aussi dévot de toute ma vie. Un plaisir. La messe, une fois de temps en temps, j'adore. A Granon, à Haïphong le jour de noël, à Tunis/cathédrale, à Saint Louis du Sénégal, sur le Foch (ou le Clem) à Toulon, à Damas chez les maronites....etc.
   Puis, grand repas fastueux pour les pélerins. Le vin est bon. Les esprits s'échauffent. Je suis à côté d'un couple d'italiens. Une des jeunes serveuses a un décolleté excessif. José Ignature n'a pas l'air de s'en offusquer. Il a raison.
  Le lendemain matin, le p'tit dej. reconduit cette bonne ambiance de complicité de pélerinage.
Il va s'en dire que tout ça est donativo.
  Merci José.

 

Etape 7
Dimanche 8 mai - Granon - Tosantos
=======>

   Chantal et Hubert m'ont retrouvé sans encombre le lendemain matin à Granon. Je ne résiste pas au plaisir de leur faire visiter l'église. Ils auront droit à un bon café et des tartines, chez José.
  On reprend la route. Pique-nique sur la Mayor Plaza de Belorado. Puis café dans un établissement prévu pour. On assiste à la sortie de la messe.
  Le soir, arrêt au gite hospitalier de José Luiz (un autre José) à Tosantos. On y retrouve Fernando, très sympathique.
  Encore un moment de grâce. José Luiz me fait préparer la salade russe. Il me fait mettre le couvert. Au repas des pélerins, tout le monde doit travailler et participer. Je ne demande pas mieux. Au repas, après la bénédiction, il y aura la soupe à l'ail du pays puis la salade russe, le tout arrosé d'un bon vin. Réflexion faite, il ne pourrait pas y avoir de bon Camino de St Jacques sans bon vin.
  Ensuite, prière internationale dans le local "à prière" (Photo de Fernando). Par nationalité, on se doit de lire des psaumes dans des langues différentes. José Luiz dirige la cérémonie de main de maître : Maintenant, les allemands.". "Maintenant, les français." ...etc. Je m'exécute avec enthousiasme.
  Merci José Luiz.



Etape 8
Lundi 9 mai - Tosantos - Olmos de Atapercua
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  On arrive à Atapuerca. Plus de place. La patronne a oublié notre réservation. On continue hors chemin jusqu'à Olmos.
   Gite municipal. Le "fonctionnaire" est juste là pour nous faire payer et disparait définitivement après. Nous sommes dans un espèce de hangar sur des cochones avec des mantas. On se fait le repas. Des parisiennes sont en train de "faire" ....Logrono-Burgos. C'est pas beaucoup. Elles ne sont pas prêtes d'arriver à Santiago. En 2030, peut-être. Je plaisante. Chacun fait ce qu'il lui plait. D'ailleurs, on est en plein mois de mai.
Je vais au toilette. Un instant de distraction et j'y oublie mon ......slip à poche contenant papier d'identité et tout mon argent.
Hubert un peu plus tard : "René, c'est pas à toi ce que j'ai trouvé dans les..." Hubert est un vrai ange gardien pour moi.
Il m'a déjà retrouvé mes lunettes qui traînaient dans l'herbe alors que je cavalais quelques km devant. Avec lui, je ne crais plus rien.
Ah si. Son rôle de protecteur lui donne le droit de clamer partout, dans l'impunité, que je suis vraiment trop distrait. Au fait, je me demande s'il ne l'est pas plus que moi.
  Y-a Internet. J'envoie un mel à Daniele.

 Aujourd'hui, y a pas à se presser, nous avons retenu les places en albergue à Atapuerca par téléphone.
  Arrêt à San Juan de Ortega. Beau portail en fer. Repas à l'auberge. A 3 québéquois assis près de nous à la table, je demande "Y a du caribou au menu ?"

 

Etape 9
Mardi 10 mai - Olmos - Burgos
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    Je marche en compagnie de 3 québéquoises. Il y a beaucoup de québéquoises sur le Camino.
   Arrivée à Burgos la Magnifique
.
Cathédrale splendide. Je l'avais visitée il y a bien .....25 ans. Je ne me souviens de rien. Du coup, je prends un ticket pour la revisiter. Elle est très belle. Les "puits de lumière" sont splendides.
  Je "descends" seul à l'
albergue d'Emaus chez Marie-Noële, une franco/espagnole. (davantage franco que spanish, d'ailleurs).
Je passe sur le fait qu'il est 14H et que l'albergue n'ouvre qu'à ...16h. J'ai du mal à obtenir qu'on me garde au moins mon sac. Inhabituelle cette rigueur sur le Camino. Ca rigole pas chez Marie Noëlle.
Hubert et Chantal sont dans une pension en centre ville.
  Ambiance super pélerinage chez Marie-Noële. Elle me fait participer à la préparation du repas, me fait mettre le couvert.
 Au repas, je suis le seul homme en compagnie d'une
belle jeune roumaine Johana, genre intégriste, portant un fichu noir qui seconde Marie Noële (j'apprendrai qu'elle a fait le Camino ... au mois de décembre, ...quand le froid est parfaitement sibérien) (pourquoi pas pieds nus ?), 3 mexicaines, 2 espagnoles, ..etc.
  Marie Noële me demande de bien vouloir bénir la table et le repas. C'est la panique totale. Comment ça, bénir ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ! J'ouvre des yeux exorbités. Je m'entends dire d'une voix d'outre tombe : "Marie-Noële, je peux vous demander de bien vouloir le faire à ma place."
Du coup, elle le refile aux mexicaines lesquelles, sans façon, se mettent à antonner des chants liturgiques. C'est certainement mieux comme ça.
  Après le repas, il y a prière dans la salle de prières. Même rite que chez José Luiz à Tosantos. Je suis le seul français et m'acquitte parfaitement de ma tâche : lire un épitre de St Luc. Ca, je sais faire. Bénir une table, j'sais pas.
Marie Noële n'est pas là (chouette) et et c'est la jeune roumaine qui officie. Belle comme elle est, elle éveille une certaine lubricité. Mais n'est ce pas un avatar de Satan, voulant nous mettre à l'épreuve ? Curieuse cette albergue de Marie Noële.
  Le lendemain matin, réveil au son des cloches (enregistrées). Très bon p'tit déj. peregrino.
Parfaitement perfide et hypocrite, je dis à Marie-Noële :
"Marie-Noële ? On a regretté votre absence, hier soir, à la prière ?".
"C'était fait expres. Je voulais laisser Johana diriger la prière toute seule. Il faut qu'elle apprenne."

 

Etape 10
Mercredi 11 mai - Burgos - Hontanas
=====>28, km
  

  On reprend la route.
  En fin de journée, on découvre Hontanas niché dans le creux d'une vallée.
  Plus de place dans la belle auberge.
Le gite municipal à 5 € est très correct.
  Nos amis basques trouvent des places de justesse chez un épicier-cafetier-hôtelier dont l'antre est autant pittoresque que ...sale/dégueulasse. L'hôtelier fait le spectacle. Il boit le vin à la régalade dans une grande aspersion faciale qui étonne les ...péquins (ou pélerins) de passage.....que nous sommes. Rabelais doit être dans la cuisine derrière en train de trousser la soubrette.
  Je parle aux québéquoises Madeleine, Johane et Ghilaine, au restaurant. Johane s'est faite voler son sac personnel à 4 heures du matin dans un refuge avant Pampluna : carte bleu, caméra numérique, argent, passeport.
Attention. Y a pas que des anges sur le Camino.

 

Etape 11
Jeudi 12 mai - Hontanas - Boadilla del Camino
====>23,5 km

  Le temps menace ce matin.(photos)
  Traversée de Castrojoritz. (photo)
Achats à l'épicerie du village. (chocolat blanc + piles pour ma clé USB).
  A la sortie du bourg, on dépasse toute une classe. Des enfants avec le maître partent, sac au dos.
  Voici une rude montée. Elle réveille les fourmis qui se cachent dans mes jambes. Je fonce et termine en tête. Hubert, très en forme, est sur mes talons.
   Au sommet, on domine toute la plaine de Castrojoritz. (photo). Les enfants s'égrènent sur toute la côte. Une camionnette les attend en haut avec des boissons et des oranges. on me donne une orange. Merci.
  Il se met à pleuvoir. On sort les capes de pluie pour la première fois.
Parfois, la boue colle à nos chaussures et nous ralentit.
Je trouve un bâton tritéléscopique sur le chemin.
  Arrivée au gite municipal, sans cuisine, ce qui ne nous empêche pas de nous faire le diner.
  Je récupère une médaille polonaise oubliée par un péregrino.

 

Etape 12
Vendredi 13 mai - Boadilla - Carrion de los Condes
====>35 km

  Il fait froid.
Il pleut par intermittance. On sort les capes de pluie.
Tiens, c'est mieux de marcher avec 2 bâtons.
Je ne suis pas sûr que la photo corresponde à cette étape. Si ce n'est pas celle ci, c'est donc une autre. (La Fontaine)
  J'arrive en premier à Carrion de Los Condes, prenant les dernières places de l'auberge, près d'une petite place. A côté, le curé organise une conférence-vidéo sur les monuments de la ville.
Visite de la ville.
  Repas dans un restaurant sympa : bonne ambiance, excellente truite saumonnée, vino très acceptable.
  Au matin, réveil en fanfare musicale à 6h-15. Du coup, on bat notre record d'heure de départ : 7h10

  

Etape 13
Samedi 14 mai - Carrion de los Condes - San Nicolas Del Real Camino
====>35 km

 

 

 On longe une belle rivière.
  On passe devant l'ermitage de Ntra Sra de Benevivere (photo).
  Je fais une petite partie de route avec Ingrid, jeune québequoise métissée jamaïquaine de Gaspé.
  Gite privé sympa. Les murs sont en pisé (photo) comme dans beaucoup d'habitations de la région.

 

       

Etape 14
Dimanche 15 mai - San Nicolas ......Leon

  Je pars un peu après Hubert et Chantal. Je fonce pour les rattraper. Où sont-ils passés ? A la sortie de Sahagun, je les aperçois au devant. J'accélère. Je ne les vois plus.   Je marche vite pour les rejoindre. Une québéquoise me double. J'en reviens pas. Je prétendais être le plus rapide du Camino exception faite de quelques colosse allemands.
Il ne sera pas dit qu'on peut me dépasser ainsi. Je la rejoins et l'on fait train d'enfer ensemble en devisant.
  A Calzada del Coto, il y a 2 chemins. Je suis obligé d'attendre mes amis.
Il fait très froid, avec un vent glacial. Je sors ma cape de pluie pour me protéger. Trop tard. J'ai attrapé un sacré coup de froid. Où sont passés mes amis ? J'attends 3/4 d'heure. Transi. Ils arrivent. Chantal est allée à la messe à Sahagun. Ah oui, on est dimanche.
  On arrive à Bercianos del Real Camino dans un gite hospitalier sympa.
Mais, je suis malade. Nausée. Gastro-entérite. C'est très à la mode sur le Camino. Vous me connaissez un peu maintenant. Les choses à la mode, j'en raffole (2f à raffole, je viens de vérifier).
  Je suis donc devenu non opérationnel.
Chantal, énergique stratège décisionnaire, décide de m'évacuer en taxi sur Leon. Je me referai une santé dans cette ville. on avait prévu d'y faire une halte de un jour. Merci Chantal.
  On loge au couvent Santa Maria. Les femmes dans le dortoir des femmes. Les hommes dans le dortoir des hommes. On ne rigole pas avec la mixité à Santa Maria. C'est le seul endroit sur le Camino adoptant cette règle. D'habitude on est toujours mélangé. Un peregrino, ça n'a pas de sexe, devant Dieu.
  Rapide visite de la ville (photos), puis je me couche sans manger. Hubert m'a donné de l'intétrix. J'ai 24h pour guérir.

 

Etape 15
Lundi 16 mai - Leon

  Je vais un peu mieux.
Pourvu que je sois guéri demain.
  Philippe, le cousin parisien de Chantal, nous a rejoint.
  Belle cathédrale avec 1600 m2 de magnifiques vitraux.
Je crois que la statue ci contre (photo) se trouve bien dans cette cathédrale.
  Il fait froid : 6/7 °
J'ai du mal à trouver et à acheter des gants de laine.
  Belle maison de Gaudi de 1891.

 

Etape 16
Mardi 17 mai - Leon - San Catalina de Samoza
====>35 km

  Miracle. Je suis pratiquement guéri.
  Un thermomètre public affiche ...5°. Sortie de la ville en bus. Passage devant une église moderne (photo), objet de pélerinage.
  On marche sur la route. C'est très désagréable. Du coup, on décide une petite tricherie en reprenant le bus jusqu'à Astorga. Faute avouée est à moitié pardonnée.
  Magnifique maison de Gaudi nettement plus originale que celle de Leon.
Pique-nique au soleil sur la place devant la Gaudi.
  Je recommence à ....cavaler. Pas assez de places dans le gite privé no 1 à l'entrée du village.
J'impose le gite municipal à mes amis parce qu'un espagnol sympa, mais ambigu et bi-casquettes, fait le forcing pour nous envoyer au gite privé no 2.
  Je prends 2 jus d'orange au café pour me refaire une santé.
  On mangera dans le gite privé no 2, à côté.

 

Etape 17
Mercredi 18 mai - Santa Catalina - Riego de Ambros
====>35 km

  Des champs de bruyère roses.
Est-on en Ecosse ? Non, mais on approche du pays Celte.
  Une montée pour atteindre la Cruze del Ferro. On est à 1500m d'altitude. On va redescendre.
  Capharnaüm pas possible à Manjarin (photo). Une personne moins bien élevée que moi dirait même qu'il y a là un vrai bordel.
  Descente sur le village d'Acebo. (photo). Je parle à une belle québéquoise. Un chien mort dans la rue.
  Course à l'arrivée, à Riego de Ambros, pour dépasser une cargaison cariste de touristes allemands ou Hollandais dont on a peur qu'ils nous piquent les places à l'albergue. En fait, ils descendent à l'hôtel.
  Diner au retaurant.
Mes amis prennent le menu. Moi, je décide de manger à la carte pour commander une truite "à l'escabêche", en souvenir de celle, excellente, mangée à Carrion. Et puis, ne suis-je pas plus malin que tout le monde ? Bien sûr que si.
Je me régale à l'avance. On m'apporte le met. Je goûte. La truite est froide. Je fais goûter à Hubert qui surenchérit. "Elle sort du congélateur."
L'incident diplomatique est proche.
On appelle la serveuse pour protester énergiquement. "Mais, c'est normal. C'est une truite à l'escabêche." Je suis ébahi et déçu.
Mes amis éclatent d'un fou rire cruel dénué de toute miséricorde, ce qui est tout de même un comble sur le Camino. Pas moyen de les arrêter.
J'ai au moins appris ce qu'est l'escabêche.
  le lendemain, au départ, je vais perdre une paire de chaussettes, qui est restée sur l'étendoir.
Prière de me la rapporter si c'est possible. Les chaussettes sont bleues avec plein de trous au bout. Mes pieds et moi-même y sommes très attachés.

 

Etape 18
Jeudi 19 mai - Riego de Ambros - Cacabelos

  P'tit dej. au soleil dans un café.(Photo)
   Traversée de la ville de Ponferrada. Beaux monuments. J'y achète de nouvelles chaussettes toutes neuves. Ca me donne un moral de fer.
  J'arrive à temps à Cacabelos pour prendre les 4 dernières places au refuge. Une allemande que je viens de dépasser doit peu après repartir en ville pour aller à l'hôtel.
Le gite municipal est composé d'une quarantaine de petites chambres de 2 places, ouvertes sur une cour en demi cercle.
Grande animation des peregrinos dans la cour pour :
1) se dorer au soleil
2) se laver les pieds dans des cuvettes d'eau chaude
3) faire la lessive du soir
4) ouvrir des boîtes de sardines à l'huile.
5) éventuellement lire Cioran (ça, c'est moi)
  Un français me prête ses ciseaux, ce qui me permet de me couper les ongles des orteils.

 

Etape19
Vendredi 20 mai - Cacabelos - Ruitelan
====>29 km

  Mes amis partent les premiers.
Je fonce pour les rattraper. Je ne les retrouve pas.
  Je prends mon p'tit déj. dans un café de la ville de Villafranca del Bierzo. Mes amis semblent définitivement perdus.
  Je continue rapidement, tout seul, longeant une route et une rivière.   J'arrive à Trabadelo vers 13h. Halte à l'épicerie où j'ai la mauvaise idée d'acheter un litre de jus d'orange. Mauvaise idée car après en avoir bu quelques gorgées, un tantinet écoeuré, je ne sais plus quoi faire du reste.
  Je m'avance dans ce petit village. Miracle. Je tombe sur Chantal. Elle déboule du haut, en ayant pris une déviation nord, côté montagne. Les autres suivent.
 Après avoir fait une photo d'une maison très kitch (photo), on reprend la route puis on s'arrête pour pique-niquer.
 Je repars devant pour aller réserver les places à Las Herrerias mais m'arrête avant, à Ruitelan, chez des hospitaliers espagnols.
  J'ai eu raison car on y trouve un gite super sympa.
   Lits dans un vaste et propre grenier. Table commune hospitalière. Super ambiance peregrino. On aime ça. Excellente soupe. C'est mon nouvel "ami" Carlos qui tient l'auberge et crée ce sommet de convivialité. Merci Carlos.
  Le lendemain matin, réveil musical avec Ave Maria.
Très bon p'tit dej.

   

Etape 20
Samedi 21 mai - Ruitelan - Tricastela
====>34 km

  Pluie fine le matin. Cape de pluie.
Pas loin de 500m de dénivelée.
  Arrêt au célèbre Cebreiro. Boutiques. Eglise. Beau cachet pour la crédanciale.
  Il pleut toujours et il y a du brouillard. Mes amis passent devant pendant que je suis aux ...toilettes. Ca y est. Je les ai encore perdus. Je fonce sans pouvoir les rattraper jusqu'à l'arrêt prévu du soir. Pas étonnant, ils étaient derrière.
  Je passe mon temps à mettre et à enlever la cape de pluie. Au début, c'était difficile avec le gros sac dans le dos. J'étais même obligé de demander de l'aide. Très mauvais système.
J'ai trouvé la technologie adéquate. Je descends le sac au bas du dos, j'enfile la cape, la glisse sur le sac et remonte le sac. Je suis devenu indépendant.
  Je photographie un gros bel arbre (photo). Un bonsaï géant.

 

Etape 21
Dimanche 22 mai - Tricastela - Ferreiro
====>36 Km

  On croise pas mal de monde aujourd'hui.
  Belle fontaine avec coquille Saint Jacques. (photo) On se désaltére.
  Je "décolle" dans une belle montée pour m'apercevoir plus loin que j'ai du oublier ma cape de pluie à la fontaine. Je pose mon sac. Je fais demi-tour. Plus de 2km en arrière, soit 4/5km de rallongi au total. Zut, alors. A la fontaine, pas de cape.
Je reviens au sac. La cape est dedans ...caché sous je ne sais quoi.
  Il faut rattraper mes amis. J'accélère. Personne. Je traverse une ville Saria. Toujours personne. J'apprendrai plus tard que mes compagnons sont entrés affamés dans un restaurant pour manger un excellent poulet.
  Pour le troisième jour consécutif, j'ai perdu mes partenaires. Je ferai plus attention demain. Du coup, je saute le repas de midi.
 Tiens, voici la borne des 100 km de Santiago.
On approche. En 3 jours, on y est. Mon sac me remplace sur la photo pour attester de mon passage. Mon sac est devenu mon alter ego. Je l'aime.
Des blasphémateurs ont profané la borne. Très drôle !!!! Non, très dégueulasse.
  J'arrive tout seul à Ferreiro à l'auberge de la province de Galice.
Je réserve 4 places. 10 minutes plus tard, tout est plein. Pas étonnant, il n'y a que 22 places.
Mon linge est mouillé. Je fais sécher ....entre 2 averses.
  Je suis affamé. Je vais m'acheter des chips et des gâteaux au bar voisin, où nous prendrons tous notre diner le soir.

 

Etape 22
Lundi 23 mai - Ferreiro - Palas de Rei
====>22 Km

  Temps gris au départ.
On arrive à Portomarin. Un grand lac artificiel est au bas de la ville.
  2 grands édifices qui étaient au fond de la vallée ont été "démontés" et reconstruits sur le haut. En particulier, cette magnifique église romane. (photo)
  P'tit déj. dans un bon café de Portomarin.
Arrivée dans la petite ville de Palas de Rei. Il n'y a plus que 2 places dans l'albergue de Galice. Chantal et Hubert se prennent une pension à côté.
  Excellent pulpa au restaurant.

 

Etape 23
Mardi 24 mai - Palas de Rei - Ribadiso Do Baixo
====>22 Km

  On dévale sur le chemin très rapidement.
Ca sent l'écurie.
  Magnifique gros arbre sur le Camino. Y date pas d'aujourd'hui!! A faire pâlir d'envie un japonais. Un peregrino espagnol m'en prend la photo.
  Albergue de Galicia donativo pour la 4ème fois de suite. Près d'une bucolique petite rivière.
  Le restaurant, indiqué à 200m, se trouve à pas loin d'1Km.

 

Etape 24
Mercredi 25 mai - Ribadiso - Santiago (Monte del Gozo)
====>36 Km

 

  On continue de dévaler sur Santiago. Cette fois nous percevons très bien les effluves de ....l'avoine.
  A Arzua, Hubert et Philippe vont à la banque retirer des euros.
  On passe devant l'aéroport comme l'atteste mon fidèle ami, le sac (photo).
Le but est d'atteindre l'albergue Monte del Gozo avec ses ....800 plazas.
Le Camino est mal indiqué en cette fin de parcours.
  Je suis seul, devant. Voici Monte del Grozo. J'échoue dans un centre européen de peregrinos complêtement désert à l'exception d'une voiture allemande sur la pelouse. Il n'y a pas 800 places. Disons une soixantaine. Bizarre.
Je pose mes affaires. Je fais le tour du lieu. Tout est désert. Personne pour l'enregistrement sur le cahier.
J'escalade une hauteur. Santiago est là, dans le creux. La cathédrale tellement convoitée est au milieu, toute noire. On se croirait à Clermont-Ferrand. On pourrait y aller tout de suite. C'est même tentant. Mais en cette fin d'après-midi, on risque de ne pas avoir de place au séminaire. Et puis, c'est important d'arriver tous ensemble. Patientons. Ce sera pour demain.
Je me repose sur le lit avec ma clé U.S.B.
Mes amis ne me rejoignent pas. Encore bizarre.
  J'ai faim. Je repars en arrière pour trouver un commerce et quelques victuailles. J'y rencontre 4 peregrinos espagnols sympas me disant être dans le centre de 800 places sur la droite. Je n'étais donc pas au bon endroit.
  Je reviens à mon centre européen reprendre mes bagages et repartir.
   15 minutes plus tard, je suis dans le grand centre où je retrouve mes compagnons.
Diner à la caféteria.

 

Etape 25
Jeudi 26 mai - Santiago
====>3 Km

 Le jour de gloire est arrivé.
Photo sous le panneau indicateur.

  Je quitte mes amis pour aller directement au Seminario Menor de Belvis. Eux préfèrent prendre une pension près de la cathédrale.
  On se rejoindra là-bas plus tard à 14 h.
  A 11h, j'obtiens une place au Seminario.
A 11h 30, ça y est, je suis à l'intérieur de la cathédrale.
La statue et les reliques de Saint Jacques sont derrière l'autel. Ils se visitent à l'arrière et par le dessous. Les pélerins de façon pratiquement ininterrompue descendent et montent un petit escalier pour venir toucher quelques endroits ad hoc de la statue.
Plus tard, grande messe journalière de pélerins.
Comme j'ai mal au dos, je m'assois par terre contre un pilier. La messe se déroule dans un climat de grande liberté et de vive agitation avec les visiteurs qui visitent, les pélerins qui chantent, les locaux qui traversent la cathédrale pour faire un raccourci et moi-même allongé par terre.
Je visite la ville. Enormément de touristes.
Au bureau ad hoc, on va se faire délivrer le diplôme du pélerinage que l'on a le droit d'obtenir en ayant marché les derniers 100 km. Nous, on a fait les 1380 km. Alors, on ne va pas nous chipoter le diplôme.


 

 
Vendredi 27 mai - Santiago - Fistera
  Quand on est à Santiago, il faut aller au Cap Finistero, le point le plus occidental de l'Espagne.
  Il faut faire près de 3 heures de bus pour y arriver. Autant pour revenir.
Pas de chance, il pleut.
Nous raterons la promenade jusqu'au bout du cap à cause du mauvais temps. . On aurait du persévérer. On n'a pas.
  Fistera est une station balnéaire sympa. Ci-contre, 2 photos et le restaurant (en turquoise) où l'on a mangé d'excellents gambas et coquilles St Jacques.
 Au retour à Santiago, nouvelle visite de la cathédrale. On ne s'en lasse pas.
Tiens, une nouvelle messe.
Le clerc qui officie porte un drôle de chapeau pointu.
Hubert (qui s'y connait mieux que moi) me dira, plus tard, que c'est l'évèque.

 

 

  Samedi 28 mai.
Retour en France. Départ de la gare vers 9h et arrivée à Hendaye à 18h. Pas de correspondance pour Toulon.
Bon poulet basquaise au restaurant près de la gare. Courte nuitée à l'hôtel.
  Dimanche 29 mai. Train pour Toulon à 6 heures en passant par Tarbes, Lourdes Toulouse ...etc.
Arrivée vers 15H. Danielle vient me chercher en voiture à la gare.
  Chouette, le soir, invitation chez nos amis Bourgeois. Je suis tout de même passablement étourdi. (étourdi dans le sens étourdissement)