GR 52 - MERCANTOUR - 1997
Histoire de daube

 

1997 - Suite du MERCANTOUR


  Cette année, nous partons à quatre, avec le Jean-Marc d'Hélène en plus. On a acheté 2 tentes car nous proclamons ne pas pouvoir supporter les dortoirs des refuges. Y a définitivement trop de ronfleurs. D'autre part, nous voulons être totalement libres du choix de nos bivouacs, nous arrêter quand nous voulons et dormir où nous le choisissons.
  Inconvénient, nos sacs de montagne dépassent les 10kg car, avec la tente, il faut porter aussi le duvet, les vêtements, la cape de pluie, la couverture de survie, le jeu de cartes, quelques provisions ainsi que le camping gaz pour faire le café le matin (et le soir).
  Nous laissons la voiture à Saint-Dalmas-Valdeblore, 1290 m. Il est à 11h. Col de Veillos, 2194m à 14h30. Col de Barn, 2452m à 16h. Bivouac un peu plus loin, après les ruines de la Vacherie du Barn. Il nous faut couper ou fouler de grandes herbes de 50cm de haut pour obtenir des aplats pour les tentes. Une rivière coule au bord de notre pré.
  Le matin, départ pas très matinal à 8h30 pour descendre jusqu'à la Vacherie du Collet. On passe ensuite le col de Salèse (2031m) à 10h, pour redescendre au Boréon, une petite station estivale à 1473m, près d'un beau lac, où, horreur, nous retrouvons la route goudronnée. C'est là qu'Hélène va vivre le pire cauchemar de sa vie de randonneuse quand, à l'issue d'un vote très démocratique, il est décidé par 3 voix contre une, de poser les sacs et d'aller manger une daube arrosée d'un bon vin, dans une des auberges qui dominent le lac.
  Hélène avait sans doute raison car le courage faiblit pour repartir. Nous sommes alors victimes de ces braves dames que nous croisons le long du lac. Nous voyant harassés, croulant sous nos charges, on les entend se dire "Ça, c'est des vrais, des vrais marcheurs". On est comblé d'aise. Notre mérite est enfin justement reconnu. On affiche une allure davantage altière. Mais du coup, même après la daube, on est obligé de repartir vers le Pont de Peyrestrèche 1838m, suivi du lac de Trécoulpes 2150m où nous installons le deuxième bivouac. Nous sommes seuls. Les montagnes nous entourent. Le lac est à nos pieds et servira à la toilette le lendemain matin. Endroit magique.
Jean-Marc nous prépare quelques goulaschs de bridge avant que la nuit ne tombe.
  Départ à 8h30 (quelle honte), pour aller au Pas des Ladres 2448m à 9h30, puis au col de Fenestre, 2474m à vers 10h. Le temps est magnifiques. Au nord du col, en avançant de 10 mètres, nous mettons symboliquement le pied en Italie. A l'heure européenne, pas besoin de passeport. De toute façon, en pleine montagne, il n'y a pas de douanier et quand il y en aurait, nous n'avons rien à déclarer, à personne.
En longeant de beaux lacs, il ne nous reste plus qu'à descendre jusqu'à la Madone de Fenestre pour y brûler un cierge afin de remercier les dieux pour 1) ne pas avoir affronté la pluie 2) ne pas être tombé dans les éboulements, 3) ne pas avoir été piqué par une vilaine vipère des montagnes 4) ne pas avoir succombé à la tentation d'une seconde daube.
  Nous reprenons la route goudronnée.
  Un terrible orage éclate qui nous permet de constater que nos capes de pluie toutes neuves sont partiellement inopérantes (on n'avait pas acheté les plus chères !). Nous sommes trempés. Nous arrivons à Saint Martin de Vésubie où l'on s'abrite sous les arcades. Il pleut toujours. Nous réussissons à faire de l'auto-stop jusqu'à Saint-Dalmas-Valdebore.
Nous reprenons la voiture. Le soir, nous sommes à Toulon. Quelle chouette virée ! Sûr, l'an prochain, on recommencera.
Où ça ? (voir sans doute dans la page suivante)