La bien pensance, le politiquement correct font
leur habituel travail de bourrage de crâne.
Leur utilisation du terrorisme sémantique est une technique parmi
d'autres.
Disons tout de suite que c'est insupportable.
Donnons un exemple: La formule "avoir peur" fait flores.
Bien sûr, on peut se
souvenir que dans le film "Anthony Zimmerman" François
Attal dit à Sophie Marceau "Je crois que je vais vous
faire mal" et que celle-ci répond "N'ayez pas peur"
Mais je pense plutôt au pape Jean Paul 2 qui a lancé la formule et la mode.
Il a déclaré (à ses ouailles et aux autres) "N'ayez
pas peur".
Donc, on me dit de ne pas avoir peur.
Or, sans être d'un courage extraordinaire, en réfléchissant
bien, je constate que je n'ai pas peur de grand chose. De la maladie?
Alea jacta est. De la mort? Même pas peur.
On n'a pas à me donner de conseil en la matière.
D'accord, on comprend bien la manoeuvre.
Boualem Sansal écrit page 28 de 2084 "Qui croit a peur et
qui a peur croit aveuglement."
Moi, comme tout le monde, dans la vie de tous les jours, j'éprouve
bien quelques craintes: Ma manoeuvre de Guillemard a raté, cette
semaine, au bridge. Avec les années qui passent, le terme de
la vie se rapproche....etc.
Mais je suis incorrigible, complètement inconscient. "Même
pas peur".
Non monsieur le Pape, je n'ai pas besoin d'aller pleurnicher dans votre
giron.
Je n'ai pas besoin d'une aide (aile ?) protectrice. Dans la vie et même
dans le terme de celle ci, je ne vous reconnais aucune supériorité.
Vous êtes au mieux mon égal. Et si le doute vous assaille
un jour, je suis à votre disposition pour vous secourir. "N'ayez
pas peur".
Tiens, en voilà d'autres qui me disent
de ne pas avoir peur. Ce sont les journalistes du Monde.
Pour eux, j'éprouverais "La peur de l'Autre".
Ils m'expliquent: Je ne dois pas avoir peur du migrant. Pas peur du
musulman. Pas peur de l'étranger.
Je tombe des nues.
Mais, je n'ai pas peur de l'autre.
L'autre, je l'aime beaucoup avec toutes ses différences. Surtout
chez lui. J'ai passé ma vie à parcourir le monde et à
m'ébahir de modes de vie, de pensées, de croyances différents
des nôtres. C'est pour les découvrir que je suis parti
à leurs rencontres alors que certains (les journalistes cités?)
préféraient aller jouer à la pétanque dans
un camping de Palavas les Flots. (Alors là, je fais vraiment
dans l'horrible. Faut bien se détendre).
Donc, extraordinaire de vivre le vaudou à la mare Saint Jean
à Haïti près de Cap Haïtien. Magnifique, la
crémation d'un grand dignitaire hindouiste à Kuta Beach
Bali. Emouvante cette rencontre d'un grand vieux notable musulman de
Nouakchott m'interrogeant (et s'interrogeant) sur l'existence d'un créateur
divin. (Alors là, il était bien tombé). Curieux
et super rigolo que ces femmes musulmanes, toutes de noir vêtues,
voire sado/Cuir/masquées dans les aéroports des émirats
(et ailleurs). Le carnaval de Rio tout près de chez nous.
Quels spectacles ! Quelles sensations ! Comment cela se peut-il ?
Mais chez moi!!!!!!
Je dis alors que j'en ai ma claque de l'Islam, de ses pratiques moyenâgeuses,
que mon athéisme intégral est trop souvent agressé
par certains, que tout cela risque de mal finir un jour comme l'Histoire
nous en a montré de multiples exemples. Que les guerres de religions,
ça a déjà existé.
Bref chez moi, je veux vivre les valeurs de ma culture contemporaine.
Je ne veux pas revenir au Moyen Age. Je veux valoriser le fruit de nos
conquêtes spirituelles et sociales. Je veux que perdure notre
longue marche vers la Liberté, le Progrès et la Fin
des croyances stupides et des Religions. Je veux lire Houellebeq
en paix. Virginie Despentes de même. Et aussi Charlie Hebdo. Cioran itou. Et pourquoi pas les
"Prospérité du vice". Et aussi "2089".
Et bien, je n'ai pas peur.
Mais j'ai le droit d'avoir des convictions.
J'ai le droit de penser que ma cause est irrésistiblement gagnante.
Après tout, "nos" obscurantistes peuvent (doivent ?)
quitter notre pays pour trouver davantage de bonheur chez leur confrères,
ailleurs. En cas d'urgence, on pourra même les y inciter. On ira
les voir pendant les vacances.
Un autre mot est devenu irritant: "Nauséabond"
Tout le monde sait que c'est l'injure, l'insulte suprême faite
au nazisme. Pourquoi pas. Il le mérite bien.
Mais alors, on s'étonne que la seconde des barbaries du vingtième
siècle responsable de millions de victimes, je veux parler du
communisme soviétique, ne soit pas devenue, elle, "nauséabonde".
Ensuite, on remarque que ce gros mot est communément invoqué
pour décrédibiliser les mouvances dites d'extrême
droite de la politique française contemporaine. Pour parler clair,
le Front National.
Là encore, on peut s'étonner que les mouvances extrême
gauche françaises comme le parti communiste français,
Mélenchon, les partis maoïstes ...etc ne soient pas traités
de "nauséabonds". Désopilant, ce sont eux mêmes
qui utilisent l'insulte contre leurs concurrents du bord opposé.
Moi qui n'approuve aucun de ces partis des extrêmes, je souhaiterais
que ce mot soit retiré .....de la langue français comme
le furent les mots honteux (nauséabonds ?) nègre, race,
facteur, instituteur, femme de ménage.....etc.
Tiens, voici un autre mot plus que suspect:
Race.
"Subdivision de l'espèce humaine en jaune, noir et blanc
selon le critère apparent de la couleur de la peau" dit
le Larousse.
Ca explique ensuite les métissages.
Mais attention à ce que l'on va dire ensuite.
La France n'est évidemment pas un pays de race blanche.
Le Sénégal n'est pas non plus un pays de race noire.
A la limite, on peut avancer qu'il y a des races de chiens, de chats,
de chevaux ...etc.
Les pauvres. Ils n'ont pas la parole pour protester.
Un autre mot est devenu un repoussoir, un mot
honteux: Le Populisme.
Donnons tout de suite l'explication avant d'en montrer les méfaits.
C'est qu'un glissement sémantique récent a transformé
la signification du terme.
Avant, donc, le dictionnaire Larousse
en donnait la définition suivante: "Attitude politique consistant
à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes,
de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits".
Après tout, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.
Certains réussirent cependant, par un tour de passe passe savant,
à donner une connotation totalement péjorative au terme.
Désormais, le mot populisme signifie une "Opprobe totale
à ceux qui oseraient penser différemment de vous".
Ca ne serait pas très grave si, à tout moment, journalistes,
politiques, moralistes ne lançaient des oukazes de reproches
populistes.
Désormais, un grand péril nous guette. Caché derrière
notre ombre.
Attention à ce que nous allons dire.
Prudence pour ce que nous allons penser.
Il se peut ce soit du populisme.
Alors la honte entière, le discrédit total, la culpabilité
maximum vont s'abattre sur nous.
Or, ça devient de plus en plus difficile d'échapper à
ce nouveau piège.
Notre champ de liberté diminue atrocement.
Des pans entiers de l'actualité, de la pensée risquent
de tomber dans l'interdiction populiste.
C'est le cas des écoles de pensée de "l'extrême
droite", ce qui arrange bien les autres.
C'est aussi celui de pays qui ont gravement failli: La Russie, la Hongrie,
la Macédoine, la Tchéquie, la Pologne, et bien d'autres.
C'est enfin celui de certains sujets dont le principal est actuellement
le problème des migrations.
Alors, attention à ce que l'on va dire sur les migrants. Un mot
de travers et nous tombons dans l'abîme du Populisme.
Pourtant, pendant très longtemps, on a vécu avec l'idée
que les frontières nationales protégeaient des migrations
illégales, excessives et déstabilisantes pour un pays
européen. La protection protégeait même des menaces
de colonisation de peuplement venues d'Afrique.
Le modèle pratique était donné par le Ceuta espagnol
au Maroc. Un rempart techniquement sophistiqué empêchait
les passages. C'était très bien ainsi. Personne n'y trouvait
rien à redire.
On ne sait pas trop pourquoi, l'ancien système a éclaté
à .....Lampedusa.
Au lieu de repousser l'invasion, voire de la raccompagner à son
point de départ (comme à Ceuta), ce qui n'était
pas difficile à faire, voici qu'il a fallu plaindre et accueillir
les arrivants. Il s'agissait de réfugiés économiques.
Le modèle Lampédusa a préparé et permis
ensuite l'invasion de la Grèce. L'Allemagne va accueillir un
million de migrants. Elle voudrait que l'on fasse comme elle. Il faut
dire qu'elle a une natalité insuffisante, un taux de chômage
quasiment nul et un déficit budgétaire égal à
zéro. Pouvons nous en dire autant?
Aucun débat ne nous a été offert, aucun avis ne
nous a été demandé.
Nous n'avons pas eu la liberté de rappeler que l'Afrique va connaître
une explosion démographique exceptionnelle ces prochaines années.
Sa population va passer de un à deux/trois milliards d'ici à
2050, 4 milliards en 2100. (Elle avait 100 millions d'habitants en 1900). Réchauffement
climatique aidant, ce ne sont pas des centaines de milliers réfugiés
économiques qui vont nous menacer, ni des millions, mais des
.......centaines de millions.
La culpabilité populiste essaie en combat d'arrière garde
de reculer le moment où nous devrons faire de vrais choix de
survie.
Je vous conseille de lire Lovelock.
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