Le terrorisme Sémantique (Début 2016)

 

La bien pensance, le politiquement correct font leur habituel travail de bourrage de crâne.
Leur utilisation du terrorisme sémantique est une technique parmi d'autres.
Disons tout de suite que c'est insupportable.

Donnons un exemple: La formule "avoir peur" fait flores.

Bien sûr, on peut se souvenir que dans le film "Anthony Zimmerman" François Attal dit à Sophie Marceau  "Je crois que je vais vous faire mal" et que celle-ci répond "N'ayez pas peur"
Mais je pense plutôt au pape Jean Paul 2 qui a lancé la formule et la mode.
Il a déclaré (à ses ouailles et aux autres) "N'ayez pas peur".
Donc, on me dit de ne pas avoir peur.
Or, sans être d'un courage extraordinaire, en réfléchissant bien, je constate que je n'ai pas peur de grand chose. De la maladie? Alea jacta est. De la mort? Même pas peur.
On n'a pas à me donner de conseil en la matière.
D'accord, on comprend bien la manoeuvre.
Boualem Sansal écrit page 28 de 2084 "Qui croit a peur et qui a peur croit aveuglement."
Moi, comme tout le monde, dans la vie de tous les jours, j'éprouve bien quelques craintes:  Ma manoeuvre de Guillemard a raté, cette semaine, au bridge. Avec les années qui passent, le terme de la vie se rapproche....etc.
Mais je suis incorrigible, complètement inconscient. "Même pas peur".
Non monsieur le Pape, je n'ai pas besoin d'aller pleurnicher dans votre giron.
Je n'ai pas besoin d'une aide (aile ?) protectrice. Dans la vie et même dans le terme de celle ci, je ne vous reconnais aucune supériorité. Vous êtes au mieux mon égal. Et si le doute vous assaille un jour, je suis à votre disposition pour vous secourir. "N'ayez pas peur".

Tiens, en voilà d'autres qui me disent de ne pas avoir peur. Ce sont les journalistes du Monde.
Pour eux, j'éprouverais "La peur de l'Autre".
Ils m'expliquent: Je ne dois pas avoir peur du migrant. Pas peur du musulman. Pas peur de l'étranger.
Je tombe des nues.
Mais, je n'ai pas peur de l'autre.
L'autre, je l'aime beaucoup avec toutes ses différences. Surtout chez lui. J'ai passé ma vie à parcourir le monde et à m'ébahir de modes de vie, de pensées, de croyances différents des nôtres. C'est pour les découvrir que je suis parti à leurs rencontres alors que certains (les journalistes cités?) préféraient aller jouer à la pétanque dans un camping de Palavas les Flots. (Alors là, je fais vraiment dans l'horrible. Faut bien se détendre).
Donc, extraordinaire de vivre le vaudou à la mare Saint Jean à Haïti près de Cap Haïtien. Magnifique, la crémation d'un grand dignitaire hindouiste à Kuta Beach Bali. Emouvante cette rencontre d'un grand vieux notable musulman de Nouakchott m'interrogeant (et s'interrogeant) sur l'existence d'un créateur divin. (Alors là, il était bien tombé). Curieux et super rigolo que ces femmes musulmanes, toutes de noir vêtues, voire sado/Cuir/masquées dans les aéroports des émirats (et ailleurs). Le carnaval de Rio tout près de chez nous.
Quels spectacles ! Quelles sensations ! Comment cela se peut-il ?
Mais chez moi!!!!!!
Je dis alors que j'en ai ma claque de l'Islam, de ses pratiques moyenâgeuses, que mon athéisme intégral est trop souvent agressé par certains, que tout cela risque de mal finir un jour comme l'Histoire nous en a montré de multiples exemples. Que les guerres de religions, ça a déjà existé.
Bref chez moi, je veux vivre les valeurs de ma culture contemporaine. Je ne veux pas revenir au Moyen Age. Je veux valoriser le fruit de nos conquêtes spirituelles et sociales. Je veux que perdure notre longue marche vers la Liberté, le Progrès et la Fin des croyances stupides et des Religions. Je veux lire Houellebeq en paix. Virginie Despentes de même. Et aussi Charlie Hebdo. Cioran itou. Et pourquoi pas les "Prospérité du vice". Et aussi "2089".
Et bien, je n'ai pas peur.
Mais j'ai le droit d'avoir des convictions.
J'ai le droit de penser que ma cause est irrésistiblement gagnante.
Après tout, "nos" obscurantistes peuvent (doivent ?) quitter notre pays pour trouver davantage de bonheur chez leur confrères, ailleurs. En cas d'urgence, on pourra même les y inciter. On ira les voir pendant les vacances.

Un autre mot est devenu irritant: "Nauséabond"
Tout le monde sait que c'est l'injure, l'insulte suprême faite au nazisme. Pourquoi pas. Il le mérite bien.
Mais alors, on s'étonne que la seconde des barbaries du vingtième siècle responsable de millions de victimes, je veux parler du communisme soviétique, ne soit pas devenue, elle, "nauséabonde".
Ensuite, on remarque que ce gros mot est communément invoqué pour décrédibiliser les mouvances dites d'extrême droite de la politique française contemporaine. Pour parler clair, le Front National.
Là encore, on peut s'étonner que les mouvances extrême gauche françaises comme le parti communiste français, Mélenchon, les partis maoïstes ...etc ne soient pas traités de "nauséabonds". Désopilant, ce sont eux mêmes qui utilisent l'insulte contre leurs concurrents du bord opposé.

Moi qui n'approuve aucun de ces partis des extrêmes, je souhaiterais que ce mot soit retiré .....de la langue français comme le furent les mots honteux (nauséabonds ?) nègre, race, facteur, instituteur, femme de ménage.....etc.

Tiens, voici un autre mot plus que suspect: Race.
"Subdivision de l'espèce humaine en jaune, noir et blanc selon le critère apparent de la couleur de la peau" dit le Larousse.
Ca explique ensuite les métissages.
Mais attention à ce que l'on va dire ensuite.

La France n'est évidemment pas un pays de race blanche.
Le Sénégal n'est pas non plus un pays de race noire.
A la limite, on peut avancer qu'il y a des races de chiens, de chats, de chevaux ...etc.
Les pauvres. Ils n'ont pas la parole pour protester.

Un autre mot est devenu un repoussoir, un mot honteux: Le Populisme.
Donnons tout de suite l'explication avant d'en montrer les méfaits.
C'est qu'un glissement sémantique récent a transformé la signification du terme.
A
vant, donc, le dictionnaire Larousse en donnait la définition suivante: "Attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits".
Après tout, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.
Certains réussirent cependant, par un tour de passe passe savant, à donner une connotation totalement péjorative au terme.
Désormais, le mot populisme signifie une "Opprobe totale à ceux qui oseraient penser différemment de vous".
Ca ne serait pas très grave si, à tout moment, journalistes, politiques, moralistes ne lançaient des oukazes de reproches populistes.
Désormais, un grand péril nous guette. Caché derrière notre ombre.
Attention à ce que nous allons dire.
Prudence pour ce que nous allons penser.
Il se peut ce soit du populisme.
Alors la honte entière, le discrédit total, la culpabilité maximum vont s'abattre sur nous.
Or, ça devient de plus en plus difficile d'échapper à ce nouveau piège.
Notre champ de liberté diminue atrocement.
Des pans entiers de l'actualité, de la pensée risquent de tomber dans l'interdiction populiste.
C'est le cas des écoles de pensée de "l'extrême droite", ce qui arrange bien les autres.
C'est aussi celui de pays qui ont gravement failli: La Russie, la Hongrie, la Macédoine, la Tchéquie, la Pologne, et bien d'autres.
C'est enfin celui de certains sujets dont le principal est actuellement le problème des migrations.
Alors, attention à ce que l'on va dire sur les migrants. Un mot de travers et nous tombons dans l'abîme du Populisme.
Pourtant, pendant très longtemps, on a vécu avec l'idée que les frontières nationales protégeaient des migrations illégales, excessives et déstabilisantes pour un pays européen. La protection protégeait même des menaces de colonisation de peuplement venues d'Afrique.
Le modèle pratique était donné par le Ceuta espagnol au Maroc. Un rempart techniquement sophistiqué empêchait les passages. C'était très bien ainsi. Personne n'y trouvait rien à redire.
On ne sait pas trop pourquoi, l'ancien système a éclaté à .....Lampedusa.
Au lieu de repousser l'invasion, voire de la raccompagner à son point de départ (comme à Ceuta), ce qui n'était pas difficile à faire, voici qu'il a fallu plaindre et accueillir les arrivants. Il s'agissait de réfugiés économiques.
Le modèle Lampédusa a préparé et permis ensuite l'invasion de la Grèce. L'Allemagne va accueillir un million de migrants. Elle voudrait que l'on fasse comme elle. Il faut dire qu'elle a une natalité insuffisante, un taux de chômage quasiment nul et un déficit budgétaire égal à zéro. Pouvons nous en dire autant?
Aucun débat ne nous a été offert, aucun avis ne nous a été demandé.
Nous n'avons pas eu la liberté de rappeler que l'Afrique va connaître une explosion démographique exceptionnelle ces prochaines années. Sa population va passer de un à deux/trois milliards d'ici à 2050, 4 milliards en 2100. (Elle avait 100 millions d'habitants en 1900). Réchauffement climatique aidant, ce ne sont pas des centaines de milliers réfugiés économiques qui vont nous menacer, ni des millions, mais des .......centaines de millions.
La culpabilité populiste essaie en combat d'arrière garde de reculer le moment où nous devrons faire de vrais choix de survie.
Je vous conseille de lire Lovelock.