La vie des peuples n'est pas un fleuve tranquille. C'est d'ailleurs
ce qui en fait leur charme.
Ainsi l'histoire de la France n'a pas dérogé à la règle.
En schématisant à l'extrême, on peut dire que notre pays a été préoccupé
pendant plusieurs siècles par la guerre des religions. Catholiques contre
Protestants. De la Saint Barthélemy en 1572 sous Charles 9 à la révocation
de l'Edit de Nantes en 1685 sous Louis 14.
Ensuite, de la Révolution en 1789 à l'amendement Vallon en 1875, les
Monarchistes s'opposèrent aux Républicains à travers succession de crises
et de régimes.
La période moderne à partir de la grande loi de 1905 sur la Séparation
de l'Eglise et de l'Etat jusqu'à la fin de la deuxième guerre moderne
fut accaparée par l'affrontement des blocs européens. Le germanique
contre les autres. Deux grandes guerres mondiales avec leurs préparations,
leurs déroulement et ensuite leurs séquelles occupèrent
le 20ème siècle.
Ce dernier antagonisme terminé, grâce à la sagesse retrouvé des peuples,
on aurait pu se reposer, souffler quelque peu.
Et bien non. Le nouvel affrontement est et sera la naissance du communautarisme
identitaire et il va nous occuper pendant des décennies.
En France, il y a actuellement deux communautarismes pleins de vigueur:
Le juif et le musulman que nous allons examiner maintenant.
Pendant longtemps, de longs siècles, une communauté juive existait en
France sans créer aucun problème. Depuis plus de mille ans en Alsace.
Elle était une composante à part entière de le communauté nationale
la faisant bénéficier dans une totale discrétion de son labeur et de
ses talents. Elle était chez elle. Or, au lendemain de la deuxième guerre
mondiale, les choses ont changé et cela pour cinq raisons principales
(Un nombre énorme!!!).
La première raison fut le génocide Hitlérien relayé par le pouvoir Pétainiste
en France qui fut un traumatisme inimaginable.
La seconde fut la création de l'Etat Israélien en 1947. Désormais, au
fil des ans, progressivement, se posa pour les membres de la Communauté
Juive en France (et dans les autres pays également) la question de savoir
quel était le vrai pays d'appartenance, le nôtre ou Israël?
La troisième fut les conséquences de la décolonisation de la France
notamment au Maghreb qui généra le départ des importantes communautés
séculaires Séfarades de ces pays vers Israël bien sûr, mais aussi en
France, voire aux Etats Unis. Du coup, la Communautaire Juive en France
devint la plus grande et la plus vivante de toutes celles des pays européens.
La quatrième raison est plus pernicieuse. Profitant de la Loi Française
sur l'Enseignement Privé (et son financement), la communauté juive développa
un propre réseau d'enseignement: les écoles juives. On vient d'apprendre
qu'il y en a 717. Désormais, 80% de enfants juifs fréquentent les dites
écoles. On nous dit également qu'en 2014, l'immigration en Israël de
juifs français a atteint un record. Plus de 8.000 personnes. Il y a
un lien. Nous nous permettons de dire que ces départs sont pour beaucoup
une conséquence de cet enseignement des Ecoles Juives lesquelles encouragent
et préparent à L'Alya (le retour en Israël). Après tout, cela n'a rien
d'illégal. C'est le droit donné à chacun de vivre où il l'entend. C'est
parfois une perte pour notre pays, on peut éprouver une certaine nostalgie,
mais il faut demeurer réaliste. Personne n'est irremplaçable. Sans que
nous n'y soyons pour grand chose, nous pensons que le phénomène d'Alya
va s'amplifier et se développer dans l'avenir et que la communauté Juive
va progressivement et considérablement perdre de son importance numérique.
Peut-être disparaître un jour.
La cinquième et dernière raison tient à l'affrontement entre l'Etat
Israélien et le Palestinien (dans les nimbes). L'Etat tout puissant
d'Israël pratiquant l'apartheid et la colonisation conduit à un embrasement
des relations de cet état avec le monde immense de l'Islam. La France
en subit les répercussions. C'est aussi un facteur d'Alya.
En conclusion, on peut dire que le Communautarisme Juif n'est pas un
problème pour nous. C'est un problème éventuellement pour lui-même.
Le deuxième Communautarisme est le Musulman.
Alors là, la situation est autrement difficile avec des perspectives
aléatoires. Rappelons les faits. Au lendemain de la deuxième guerre
mondiale, il n'y avait pratiquement aucun musulman en France donc aucun
problème d'intégration et d'identification communautaire.
Or, voici que 60 ans après, une communauté musulmane de 3 à 5 millions
de personnes s'est installée dans notre pays. Une espèce de colonie
de peuplement. Et on ne nous a jamais demandé notre avis. Relevons au
passage la nullité de nos gouvernants successifs lesquels ont laissé
se développer le mouvement. A leur décharge, on pouvait penser à l'époque,
dans une vision optimiste des choses, que les nouveaux arrivants allaient
rapidement s'intégrer à notre société par l'adoption de ses valeurs,
semble-t-il supérieures, à savoir la liberté de l'individu, la laïcité,
la Démocratie, la liberté d'expression et d'opinion. C'est là où il
a fallu déchanter.
Si une majorité des immigrés musulmans s'est fortement intégrée et est
devenue des nôtres, une minorité importante, notamment dans les banlieues,
s'est réfugié dans le repli identitaire à base religieuse obscurantiste.
Des imams, des salafistes se sont employés avec succès à cet objectif.
Or cette identité communautaire se réclame de valeurs très différentes
des nôtres. A savoir, une soumission à et une prééminence de la religion
(en voie d'extrême affaiblissement chez nous). Une infériorisation
de la condition de la femme avec l'affirmation d'un machisme primaire
qui va avec (mariage forcé). Une tolérance de fait avec les frères radicalistes
et djihadistes dans le pays ou à l'extérieur.
Désormais, l'année s'écoule avec l'étalage très désagréable de comportements
ou d'exigences telles que le ramadan, le manger halal, la non-mixité,
le port du voile, celui du niqab, la dénonciation du blasphème,
la circoncision, la délinquance, le djihad ........etc.
Notre tolérance souffre beaucoup.
Le pire est le développement de l'antisémitisme et du terrorisme. Alors,
cela devient intolérable pour nous.
Alors que va-t-il se passer?
Il n'est pas interdit de penser que les choses s'apaiseront dans le
triomphe de nos valeurs démocratiques et laïques.
Il est possible que ce ne soit pas le cas. Surtout s'il advenait que
l'Islam français à l'image de la pratique juive s'engage dans la création
d'un enseignement privé musulman. Il n'y a que 7 établissements musulmans
aujourd'hui. Que ce passerait-il s'il y en avait 5.000? (en gros un
nombre proportionnellement identique à celui de la communauté juive).
Souhaitons que notre pays ne retombe pas dans les guerres de religions.
Demain nous le dira.
rené SERVAT
|