On
nous bassine beaucoup depuis quelque temps sur les méfaits de
la colonisation notamment celle de la France au 19ème siècle.
D'importants courants d'opinion s'emploient à vouloir imposer
une vérité officielle. La dictature de la pensée
unique s'engouffre dans ce nouveau créneau. On entend parler
de ...crime contre l'humanité, de repentance nécessaire,
pourquoi pas d'indemnisation. On nous dit qu'il est scandaleux d'envisager
des conséquences positives.
Ouf. On nous gonfle !!!!
En fait, le principal n'est sans doute pas de savoir
si la colonisation a eu des effets positifs ou négatifs, mais
s'il y avait eu erreur historique et morale de la faire à son
époque.
Or, voilà que l'on veut juger la colonisation
du 19ème siècle avec notre système de valeurs du
21ème siècle.
C'est une véritable escroquerie intellectuelle.
En effet, l'histoire du Monde a toujours été
une situation d'affrontements, de conquêtes, de guerres, de colonisations.
Pendant longtemps, il était admis que le plus fort s'empare du
plus faible. C'était très laid mais c'était comme
ça. Même aujourd'hui, la Chine, les Etats-Unis, Israel
et d'autres ne se gènent pas pour agir de la même façon.
Il a fallu attendre le 20ème siècle pour assister aux
premiers essais de régulation mondiale avec la SDN et surtout
l'ONU.
Il faut donc dire que l'idée de la colonisation moderne du 18ème
et du 19ème siècle était parfaitement acceptable
à leur époque. Plus qu'acceptable, nécessaire et
indispensable.
Une puissance importante comme la France se devait
absolument de s'y consacrer, comme les autres nations équivalentes.
C'était un devoir politique pour elle. C'eût été
une grave faute de ne pas le faire. L'Angleterre, l'Espagne, le Portugal,
la Belgique, La Hollande, l'Allemagne, la Russie s'engagèrent
donc dans la politique impériale de colonisation qui était
la valeur de l'époque.
Prenons un exemple : L'Algérie. On ne voit pas pourquoi les français
n'auraient pas eu le droit de s'en emparer, alors que les arabes (dont
le nom indique d'ailleurs qu'ils habitent normalement l'Arabie et non
le Maghreb) l'avaient déjà fait auparavant. En géopolitique,
la France est d'ailleurs plus proche de l'Afrique du nord que ne l'est
l'Arabie. Le Maghreb faisait partie à part entière du
Monde Romain.
Donc
la colonisation a eu lieu. C'est un fait historique. Nous venons de
voir qu'elle était nécessaire.
Oui, nous sommes allés chez les autres pour les utiliser, pour
les commander, éventuellement pour leur apporter les bienfaits
d'une civilisation technique plus avancée.
Aujourd'hui, nous constatons que la colonisation fut souvent cruelle.
Elle a entrainé des faits de guerre, des répressions de
révolte.
Ces évènements ont généré des injustices,
des victimes, des souffrances. C'est indéniable.
Mais toute l'histoire est faite de cruautés et d'injustices.
La colonisation de la Gaule par les romains n'a pas été
une partie de plaisir pour les gaulois. Le sort de Versingétorix
fut bien pire que celui d'Abd El Kader. On ne va pas demander aux Italiens
de faire repentance.
La colonisation de pays Africains par les arabes islamiques fut féroce.
Tu te convertis ou tu meurs. On ne va pas leur demander de faire repentance.
C'est fait. Pertes et profits. Trop tard. On n'y revient pas.
Et les Anglo-Saxons d'Amérique? Faut-il qu'ils reviennent en
Angleterre?
Pour condamner la colonisation,
on entend dire que l'on a procédé au pillage des ressources
des pays colonisés, ce qui les aurait enfoncés dans la
misère.
C'est faux. Les dépenses engagées furent bien équivalentes
aux recettes engrangées.
Les plus petits pays européens qui ne sont pas engagés
dans la colonisation ne sont pas plus pauvres que nous. Au contraire
: Suisse, Suède, Danemark, Norvège ....etc
Il faut surtout reconnaitre que les pays colonisés ont souvent
des ressources limitées (les pays Sahéliens). Depuis l'indépendance,
aucun n'a réussi à accéder à un bon niveau
de développement.
Certains pays africains non colonisés comme l'Ethiopie, l'Erythrée,
le Yémen, le Libéria...etc ne sont pas plus développés
que les autres.
Haïti, indépendant depuis 1804, est le pays le plus pauvre
des Amériques.
Et puis, en fait de colonisation, le jugement postérieur
est tributaire du résultat et souvent à contre courant
de la morale élémentaire.
Si le colonisateur impose sa domination, sa conquête
et sa masse démographique, sa terreur, le phénomène
"colonisation" s'évanouit. Le pays a changé
de propriétaire. C'est la loi de l'histoire et de la conquête.
C'est l'exemple des arabes au Maghreb, des anglos-Saxons aux Etats-Unis,
en l'Australie, en Nouvelle Zélande, au Canada, des espagnols
ou portugais en Amérique latine.
Or, au départ, on ne sait pas si la conquête totale va
réussir ou non. Plusieurs paramètres entrent en jeu. Un
des principaux est le traitement réservé aux autochtones
: les indiens décimés en Amérique; l'imposition
brutale de la religion et de la loi du vainqueur au Maghreb. (On n'en
a une petite idée aujourd'hui avec la terreur de Daech. Phrase
rajoutée en 2015)
Bref, plus le conquérant est violent, plus le fait "colonial"
risque de disparaître. Et plus le conquérant est humaniste
et plus il risque de devenir un affreux "colonisateur".
Reprenons l'exemple de l'Algérie. Si les Français avaient
traité les "indigènes" comme le firent les Anglo-saxons
avec les indiens en Amérique, la province serait sans doute devenue
définitivement française.
Donc, au départ, on ne sait pas si on est parti pour une affreuse
colonisation ou pour l'avènement glorieux d'une extension d'un
pays. C'est l'avenir qui le dira.
(Ecrit en 2005)
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