Kilimanjaro .... mais
Et
bien oui. Disons le tout de suite. J'ai calé à 5200 mètres,
victime d'un terrible mal d'altitude qui m'a laissé sans force.
C'est que je suis sensible au mal des montagnes. Déjà il y a
4 ou 5 ans, j'avais du abandonner une ascension en solo au Toubkal, au Maroc,
après être monté à toute allure comme un fou. Il
est vrai que j'avais commencé mon treck le vendredi, vers 1500m, pour
rejoidre le refuge à 3200m et que je reprenais l'avion à Marakech
le samedi soir. Bref, j'avais calé à 4000m, alors que le sommet
est à 4.100m. Quand je dis que je cale, ça signifie que je ....vomis.
Une fois, pourquoi pas. Ca soulage. Mais 20 fois de suite, c'est insupportable.
Début d'oedème pulmonaire me disent mes amis médecins.
Attention, en septembre 2005, j'ai reprogrammé le Toubkal avec Daniele,
Chantal et Hubert.
Revenons au Kili. Par où commencer..................................?
1) D'accord, le Kili se trouve en Tanzanie et il culmine à 5896 mètres
2)
Je suis parti avec Club Aventure.
Olivier est notre organisateur français sur
le terrain et connait parfaitement son travail. Il s'adresse a Fred, un tanzanien,
qui possède 2 agences de treck et lui commande une logistique pour
les 13 personnes de notre groupe. Fred se retourne aupès du chef guide
Organiss qui recrute 23 personnes soit 4 guides et 19 porteurs. Organiss est
monté plus de 50 fois au sommet.
Le matin, tout le monde se présente à l'heure dite et l'on part
dans la forêt équatoriale.
Nous sommes 13, à savoir : Thierry le triathlète de Rouen, l'autre
Thierry de Rouen également, Vincent le grenoblois étudiant à
Strasbourg (le plus jeune), Joseph le Suisse (les modernistes l'appellent
José), Jérome le Corse et sa copine Marion, Jean et Julie, Gilles
et Anne (son ....ex), Anthony de Montauban, XX l'alsacien prof en région
parisienne.
Un de mes meilleurs amis est Vincent : L'alliance du plus jeune et du plus
....vieux.
3)
Première étape : Départ depuis Marangu à 1500
m. Traversée de la forêt équatoriale. Arbres magnifiques.
Peu d'animaux. Ils se cachent ? Juste quelques singes. Pas d'oiseaux : Des
lianes magnifiques. On s'attend à rencontrer Tarzan. Rendez-vous manqué.
Il doit forniquer avec Jane. Arrivée au refuge de Mandara Hut à
2727 m. Repas chaud. Un groupe de japonnais sympas. Un autre groupe de tanzaniens
.....musulmans, dont les jeunes femmes portent foulards sous le chapeau de
brousse et gloussent abondament aux réparties de leurs compagnons barbus.
On ne pourrait pas laisser la religion dans la plaine ? Non, ce serait trop
simple. Mon appareil photo tombe en panne.
Deuxième étape : La forêt se raréfie.
Le kibo (c'est le Kili en langue locale) est là, devant nous, majestueux.
Temps magnifique. Près d'un petit pont, une splendide lobelie. Olivier
nous fait monter très lentement. Il a raison. Thierry râle. Il
a tord. Arrivée à Horombo Hut. Dans le thalweg, de magnifiques
séneçons géants. On est à 3720 m.
Troisième étape
: Journée d'acclimatation à l'altitude. On monte vers le Mawenzi
à 4500 m et on redescend. Recontemplation des splendides sénéçons
qui bordent un petit ruisseau.
Quatrième étape : Montée à
Kibo Hut à 4750 m. On y arrive vers 16 heures. Mon record d'altitude
de 4600 m est battu. Le repas est servi. On fait semblant de se reposer dans
notre dortoir sans trop savoir quoi faire. Difficile de dormir.
Cinquième étape : Il est minuit (docteur
Schweizer). On se prépare pour l'ascension du sommet. Les lampes frontales
en place. On part dans la nuit. Bien sûr, ma lampe tombe en panne. Personne
ne parle. C'est la nuit noire. Le sol est poussiéreux et mou. Vers
5000 m, mon drame. Je suis pris de vomissement. Ca y est, j'ai le mal des
montagnes (sickness). Je n'arriverai pas au sommet. Je cale à 5227
m. (étalonnage Thierry) au lieu dit "les grottes".
Redescente à Kibo Hut, au bras d'un guide qui me tape amicalement dans
le dos quand je m'arrête pour vomir. (en tout plus de 20 fois). Je me
repose sur le lit. Les vomissements ont cessé. A midi, les collègues
sont revenus du sommet. On mange rapide. On redescend sur Horombo Hut. Je
ne suis pas en grande forme digestive mais le reste va bien.
Sixième étape : Redescente à
Marangu à l'Hôtel Babylone. Je suis guéri, en totale forme.
Je râle pour ce qui vient de m'arriver. C'est la vie. J'avais qu'à
prendre mon diamox. Je n'avais pas à écouter Olivier qui me
le déconseillait :"Tu comprends, ça fait pisser tout le
temps".
Jour suivant : Quartier libre dans la ville de Moshi.
Ville de 200.000 habitants très pauvre. Les musulmans (encore eux)
repeignent la mosquée en blanc. Ils ont raison. c'est joli.
4) Voici le sommet du Kibo (au dessus des nuages) (à partir de 4.500 mètres environ). Oh, qu'il est beau !!!!
Je détaille
ici le chemin de la montée. En jaune la montée facile jusqu'au refuge Kibo Hut à 4705 mètres (tout de même) En bleu, "ma " montée jusqu'a ...5227 mètres (étalonnage Thierry). Hélas à partir de 5000 mètres, un terrible mal des montagnes me terrasse. Je vomis une vingtaine de fois. Toutes mes forces m'abandonnent. Je suis obligé de redescendre ...au bras d'un guide. En rouge, la terrible dernière montée jusqu'à Gilman's Point. Sûr, ça monte raide. |
5) Voici quelques photos envoyées par Thierry de Rouen que je remercie ici.
Les porteurs et guides arrivent à Marangu.. | Refuge de Horombo Hut à 3720 m. |
Toujours Horombo Hut. | Zebra Point ? |
Temps magnifique. Forme ...parfaite pour l'instant. Le Mawenzi derrière. | On se rapproche. Le Kibo, majestueux, est derrière. On voit nettement la trace de notre futur chemin. |
Des séneçons géants à
Horombo.
|
Le sommet que je ne connais pas. Photo prise par Thierry. Le glacier ....en train de fondre. |
Dernier jour. Olivier, en premier plan, nous a emmenés déjeuner dans un petit troquet local à Moshi |