Mercantilisme et Historique de la Placomusophilie
Au départ de la placomusophilie, il y
avait peu d'achats de capsules. Il n'y avait pas de cote. Il y avait peu de
nouvelles capsules. Maintenant, c'est le contraire.
Nous avons défini là, les 3 causes de la création et
du développement d'un mercantilisme pernicieux dans ce mode de collection.
Reprenons chacune d'elles et développons.
1) Il y a donc une vingtaine d'années,
plutôt une trentaine, peu de personnes collectionnaient les capsules
de champagne. Donc, il n'y en avait pas à la vente.
Peut-être quelques rares spécialistes inventaient la placomusophilie
et achetaient déjà des capsules rares anciennes d'avant la guerre.
Sans doute en Champagne et à Paris.
Il y avait donc peu de marché, pas de cotation.
2) La parution du premier catalogue en 1990 consacra
la naissance de cette nouvelle collection. C'était le "Répertoire
des Plaques de muselets du Champagne" inventé par Mr Lambert.
Tous les placomusophiles naissants furent alors à l'écoute de
leur nouveau gourou, Mr Lambert.
C'est lui qui encadra les modalités de la collection en étant
en contact avec les collectionneurs de base, avec les marchands, avec les
producteurs de champagne, avec les ...fabricants de plaques.
L'évolution de la placomusophilie se réalisa en plusieurs étapes
importantes.
Première étape : Comme nous venons de le dire, ce fut la naissance
du Répertoire.
Pour la première fois, chacun d'entre nous, au fond de sa province,
eût une idée de la totalité des marques et des capsules.
On s'amusa beaucoup à marquer d'un trait chaque plaque répertoriée.
Il n'y avait pas de cote. On inventa l'échange sur Internet grâce
à la numérotation du catalogue permettant de faire des listes
Excel. Echange une contre une.
Le répertoire paraissait tous les 2 ans pour être actualisé.
Deuxième étape : L'invention de la cote au répertoire
Lambert.
Cela se réalisa au bout de 3 ou 4 parutions du Répertoire. Chaque
capsule fut affublée d'une cote. Ce fut là, le début
de la marchandisation. La notion d'argent apparaissait pour le première
fois clairement indiquée sur la page du livre. Déjà,
on s'étonna de quelques cotes fantaisistes. Etaient-elles dues à
la connaissance du marché par Mr Lambert ? Ou à certains intérêt
financiers du même Mr Lambert. Les 2 à la fois sans doute.
Un de mes échangistes sympa Internet (un parisien au surnom de "Monkey"),
écoeuré, abandonna l'échange et peut-être la collection.
Il ne fut sans doute pas le seul.
Troisième étape : En 2010, Mr Lambert généralisa
la numérotation de chaque capsule. C'était vraiment le plus
simple. Il avait fallu 20 ans pour le trouver. Un moyen d'éviter de
nombreuses erreurs.
Revenons à la cotation.
Ce fut l'acte de naissance de la marchandisation et du mercantilisme dans
la placomusophilie.
La vente de capsules se développa chez de nouveaux marchands.
EBay créa un département vente de capsules aux enchères.
S'il y avait des vendeurs, c'est qu'il y avait des acheteurs. Par milliers.
La cotation comporte forcément des situations bizarres : Par exemple
une capsule moderne Taittinger Vasarely dont le coût est d'environ 20
centimes a une cote de 60 euros. Il est vrai que la bouteille vaut, elle,
très cher.
Cependant, à longueur de pages du Lambert, on se pose la question :
Pourquoi cette capsules vaut-elle 1 euro et cette autre 3 euros. Mystère.
C'est la décision de Mr Lambert.
Je donne un exemple : Les Jacquesson Eric : Il s'agit d'un petit producteur.
Le nombre de bouteilles (et donc de capsules) produit doit être relativement
limité. Les capsules sont sur les bouteilles. La marque n'est pas vendue
dans les grandes surfaces. La vente est donc limitée. Or, sa cotation
n'est que de ....1 €.
Par contre, des Gosset, des Perrier Jouet, des Germain, des Moet .....etc
ont des capsules cotées 4 ou 5 alors qu'elles sont courantes. Les bouteilles
sont vendues par milliers dans les super marchés.
Des exemples comme ceux-ci, il y en a en veux-tu en voilà.
A la décharge de Mr Lambert, on peut seulement dire qu'à partir
du moment où il y a une cote, celle ci comporte forcément une
grande part d'arbitraire. On ne peut faire autrement.
Et pour le placomusophile, c'est comme ça. Ca fait partie du grand
jeu.
3) La multiplication du nombre de plaques.
Là, c'est nettement plus énervant.
Chaque année, il est crée des centaines de nouvelles plaques
par les producteurs.
On sait que ce sont souvent les marchands qui poussent à la multiplication.
On explique que certains marchands ou intermédiaires proposent gratuitement
des plaques (qui ont un prix de revient de 15/20 centimes) à certains
producteurs avec la contre partie d'en garder un nombre qui seront revendus
5 fois, 10 fois, 20 fois plus cher selon les caprices de la cote Lambert.
Souhaitons que Mr Lambert résiste à ne pas entrer dans le jeu
de cette odieuse spéculation.
Chez les marchands ou sur Ebay, il y a donc de nombreuses capsules qui ne
sont jamais mises sur des bouteilles.
Il est vrai que Mr Lambert s'est tout de même ému de la chose
puisque depuis une certain nombre de Répertoires, il a cru bon (avec
juste raison) de consigner un grand nombre de plaques dans la catégorie
"Plaques de complaisance et autres", en fin de son répertoire.
12 pages représentant 3000 à 4000 capsules (je viens de faire
un rapide décompte).
On a échappé au pire.
Tous les goûts étant dans la nature (ce qui est très bien)
j'ai rencontré il y a peu sur Internet un placo original. Il se présentait
comme un collectionneur de .... plaques de complaisance et il m'en demandait
à l'échange. Quel courage ! Bravo !!!
Rappelons pour terminer sur ce point, qu'en philatélie, la Poste émet
environ une cinquantaine de nouveaux timbres chaque année. En placomusophilie
plus confidentielle que la philatélie, on est bien au dessus de ce
nombre.