MON JOURNAL DU BRIDGE
1)
J'ai la chance de faire partie de la grande famille des bridgeurs.
Il faut bien sûr aimer jouer aux cartes.
Mais, cette condition une fois remplie, on accède à un univers
super ludique et hyper convivial.
Avec Daniele, nous sommes des joueurs assidus du club No 1 de Toulon : l'USAM d'André Batini (pour ne pas le nommer). Nous
sommes en 1995/ 2002. |
A Toulon, nous pouvons jouer aussi au Club des Lices (le club des bénévoles), à Toulon-Bridge et plus loin à Hyéres, Sanary, Bandol ...etc.
2)
Globalement, le bridge se pratique de 3 façons principales :
Le bridge dit "mondain" lors
d'une invitation chez un ami organisateur, où l'on se retrouve pour
une soirée agréable autour d'une bonne table, près d'un
bon feu de cheminée l'hiver. Le résultat n'a pas beaucoup d'importance.
Difficile de bien se concentrer. Le principal est de se retrouver entre amis.
Parfois ce bridge "mondain" est organisé en cagnotte,
qui nous permettra de financer un bon repas (Les Pins Penchés) ou une sortie
agréable (Camargue ?)
Le bridge dans les clubs : USAM, Les
Lices, Toulon-Bridge, Hyères....etc.
Ainsi, à l'USAM, ll y a un tournoi chaque après midi avec en
moyenne 24 tables soit 96 joueurs. Il fait l'objet d'un classement qui satisfait
notre égo s'il nous est favorable et qui peut nous faire bénéficier
de points fédératifs comptant pour la hiérarchie nationale.
Par snobisme, les meilleurs d'entre nous vont jusqu'à jouer le mercredi
soir à .....Cassis, où parait-il, l'on rencontre les premières
séries de Marseille. Je ne dois pas faire partie des "meilleurs
d'entre nous" puisque je ne suis encore jamais allé à Cassis.
Le bridge de compétition. Alors
là, c'est le stress et la passion maximum.
Le comité de Provence et la Fédération française
de Bridge nous organisent un programme intense de compétitions. Les
mauvaises langues disent que c'est pour pouvoir encaisser de copieux droits
de participations.
Ça commence en octobre et ça finit en juin. On passe les qualifications,
éventuellement la demi-finale, puis la finale de Comité de Provence,
la finale de Ligue où nous retrouvons nos collègues de Nice
et de Corse. Bouquet final, on peut se qualifier pour .......la grande finale
de Paris. Ça ne m'est (encore) jamais arrivé. En 2007, j'étais
7ème à Juan les Pins pour ....6 places !!!! Ne perdons pas espoir
!
Il y a les épreuves par paires et celles par 4. Il y a les opens et
les mixtes. Il y a les seniors, les dames.
Notons que les dames sont avantagées car elles bénéficient
de 2 compétitions supplémentaires par rapport aux messieurs.
A quand la Parité ?
Bien sûr, les compétitions (par les points qu'elles distribuent)
sont le moyen majeur de progresser dans le "Classement" qui comporte
principalement 4 séries (4ème, 3ème, 2éme, 1ére
série) de chacune 5 paliers différents. Pour l'instant, j'en
suis au niveau 15. Il ne m'en faudrait pas beaucoup pour accéder au
niveau 16 de la première série.
3)
Quand nous voyageons, Daniele et moi, nous ne manquons pas de nous rendre
dans les clubs des grandes villes de nos visites.
Ainsi en 1997 et en 1999, en résidence
à New York, nous allions jouer 2 fois par semaine au club de
la 72ème street West, tout près du Dakota de John Lenon et de
Laureen Bacall (que nous avons d'ailleurs vue prendre un taxi, un soir, où
nous arrivions au Club de Bridge).
En 2002, après notre randonnée
à Gosainkund (4610 m) au Népal, nous sommes allés
jouer au club de Thamel à Kathmandou, où .....il n'y
avait pas de boites d'enchères et où il fallait donc jouer oralement
et totalement en anglais, au milieu d'un grand bruit.
En 2006, nous sommes allés jouer au Pacific Club à Bangkock,
à 9HAM. Super. Club sélect, genre anglais, au 40ème étage
d'un gratte ciel. Beaucoup de japonaises. (les épouses de grands hommes
d'affaires). Collation copieuse.
4)
BBO (Bridge Base Online). C'est un site international de jeu de bridge
en ligne crée par le champion canadien Fred Gitelman (l'un des partenaires
de ....Bill Gates). Gratuit. On peut charger son logiciel en ligne en allant
le chercher chez Google. On y trouve des partenaires et des adversaires de
toutes les nationalités. D'après la revue le Bridgeur d'avril
2003, c'est le site favori des français. C'est en tout cas le mien.
Depuis 2 à 3 ans, je n'y joue plus, privilégiant compet. et
jeu en club. Plus le temps.
5)
Décembre 2003 - Séisme à l'USAM
André Batini nous a quitté
victime d'une rupture d'anévrisme. Complètement inattendu. Ce
colosse semblait indestructible. C'était Monsieur Bridge à Toulon
depuis 40 ans. On l'avait connu et suivi au Colbert, à Siblas, à
l'USAM. Première série majeure, arbitre, professeur, animateur
du club, il exerçait un magistère jamais contesté sur
le petit monde du bridge de Toulon et de l'agglomération. C'était
un peu un père ou un frère (selon notre âge) pour chacun.
Sa chaleur humaine, sa générosité, son extrême
compétence en faisait un homme d'une rare qualité. On est devenu
orphelin. Bien sûr, certains esprits chagrins pourront lui faire la
critique d'avoir abuser du Brozel ou de s'être obstiné, dans
le Drury, a répéter la couleur dans le cas d'un jeu sans ouverture.
Mais il y a-t-il lieu à se montrer très sévère
pour cela. Nous affirmons que non.
Sa femme Yvette (en compagnie de ...Toto) l'aidait énormément
dans le travail ingrat des tâches matérielles d'organisation
des tournois. Je l'aimais bien et c'était une de mes partenaires. C'est
très dur pour elle.
2011. Arnaud prend la direction du club avec une nouvelle équipe sympathique.
Le cub reprend du dynamisme.
6)
La loi de la jungle mais pas toujours.
Le bridge est un univers impitoyable.
Plus qu'ailleurs où chacun s'escrime sans doute à cacher sa
nature, la réelle personnalité des gens se révèle
ici au grand jour. Souvent, c'est pour faire apparaître la mesquinerie,
la vanité, la prétention ...etc.
Un certain nombre de "bons joueurs" pratiquent
un élitisme forcené. D'autres exercent un paternalisme insupportable
dans le but de vous montrer qu'ils sont supérieurs à vous alors
qu'il n'en est sans doute rien.
Bref, question Grosses Têtes, au Bridge, c'est un peu le carnaval de
Nice. On y rencontre donc beaucoup de ....grenouilles : celles de La Fontaine,
celles qui sont copines du boeuf.
Dans
certains clubs, des joueurs s'agitent beaucoup pour bénéficier
à tout prix de la gratuité des droits de table. Il n'y a pas
de mesquins menus profits. Vive les petits privilèges.
A l'inverse, dans d'autres clubs, il y a beaucoup de vrais bénévoles
qui travaillent pour la collectivité. Merci à eux.
Enfin, on trouve bien sûr de nombreuses personnes très sympathiques.
C'est aussi un lieu de convivialité et de .....rencontre. Des couples
se forment. C'est la vie. Ca ne fait de mal à personne et ça
fait même du bien à certains et certaines. Alors tant mieux.
7) Un de mes partenaire vient de m'apprendre une affreuse boutade :
"Le bridge, c'est un génie qui joue avec un incompétent
contre deux tricheurs". Il est vrai que Clémenceau disait déjà
qu'en politique on succède à des imbéciles et qu'on est
remplacé par des incapables.