Vendredi
Chalet de la Maline - Moustiers-Sainte-Marie.
Excellent petit déj. au chalet de la
Maline.
En route pour La Palud sur Verdon. 12 kms. 2 à 3 heures de marche.
Le GR4 suit la route. J'arrive vers 11H.
Après la grosse journée des gorges, Fabrice et Carole
se reposaient par la petite étape de La Palud avant la grosse
étape suivante de Moustiers. Moi qui suis plus malin que tout
le monde (c'est bien là mon malheur) (Normal tout de même
après La Maline), je décide de faire les 2 étapes
en une. Je projette de joindre La Maline, Moustiers.
A la Palud, je prends un raccourci plein nord pour rejoindre le centre
ville. Citron pressé dans un café. Le sucrier est bouché.
La serveuse m'en donne un second. Bouché aussi.
Je pars sur la gauche, direction ouest. Je trouve
les marques du GR4. Chouette. Je pars d'un bon pas. Bizarre, je me retrouve
encore sur la route. Je suis les marques du GR. Au bout d'une heure
et 5 kms, je m'étonne de voir à nouveau le Verdon et des
gorges similaires aux précédentes. Je regarde ma carte.
Zut de zut. Je suis en train de revenir en arrière sur la route
de La Maline.
Je fais du stop pour revenir à La Palud. J'explique mes malheurs
avec véhémence au conducteur dans un exercice de catharsis
salutaire.
Je repars du centre comme tout à l'heure et
ne manque pas, cette fois, de prendre à droite les marques du
GR, lesquelles, dans ce sens, sont peu visibles.
Une rude montée se présente. Près
de 300 m de dénivelée. Mon genou droit me fait mal.
Suit un longue promenade d'une dizaine de kms en forêt, en plat,
à l'ombre le plus souvent. Absence de faune. Les chasseurs y
ont veillé. Absence d'eau. "Pas le moindre vermisseau
ruisseau".
On termine par la forêt Domaniale des Gorges du Verdon pour aboutir
à un point sublime surplombant le beau lac de Sainte Croix. (photo1
et 2)
Tout va bien. Moustiers Sainte Marie n'est plus très
loin. Je suis presque arrivé.
J'ai réussi mes 2 étapes en une. Plus les 5 kms de rallongi,
ça fait pas loin de 30/35 kms. D'accord, j'ai fait mieux sur
Saint Jacques de Compostelle, mais personne ne le savait. Plus maintenant.
Bien sûr, comme d'habitude, je n'ai plus d'eau. J'avais oublié
d'acheter une grosse bouteille. Ma gorge est sèche de sèche.
Un miracle se produit. Oui, Dieu doit exister. Un jeune couple vient
de faire la montée depuis Moustiers. Ils ont du être envoyé
exprês pour moi par le Divin. Ils me remplissent ma petite bouteille.
Je leur dis : "Vous me sauvez la vie". C'est peut-être
exagéré. Ils ont trouvé la montée fatigante.
Je les rassure pour la suite en leur disant que c'est désormais
tout plat pour eux.
Pour moi, ce n'est pas le cas. Je ne suis pas complètement arrivé.
Justement, j'avais grand tord de fanfaronner. Comme toujours.
Voilà que l'on suit la crête de l'Ourbes (photo 3). Une
rude montée se présente. Mon genou me fait vraiment très
mal. Une vrai galère. Kalègifère ! Vais-je arriver
en haut sain et sauf ? Le genou va-t-il tenir bon ? Pas évident.
Je souffre.
Des pensées morbides m'assaillent. Si je me démolis le
genou, le chemin est totalement désert. Je peux rester 1, 2,
3 jours sans voir personne....et sans eau. Je n'ai même pas de
crayon pour écrire quelques dernières volontés.
J'aurais du écouter ma fille Séverine qui voulait m'envoyer
un portable depuis Paris. Je l'avais violemment éconduite car
un vrai randonneur ...comme moi ....cultive le snobisme de rejeter le
portable de la panoplie du parfait marcheur.
Je pourrais peut-être descendre en rampant ? Les serpents y réussissent
très bien!!!!!!
Et bien oui. Le genou tient tant bien que mal. Mais la grande descente
sur Moustiers de ...700 mètres de dénivelée est
très dure.
Il faut se rendre à l'évidence. Mon genou ne fonctionne
que dans le plat. Il refuse les montées comme les descentes.
La prochaine fois, j'irai marcher en Hollande.
Je m'arrête au camping de Saint Clair. 4,5€
la tente + 4,5€ la personne = 9 € +... (Heureusement, je n'ai
pas de chien(5€)...ni de chat). Une place près de la rivière.
Le manager, sympa, me donne des pansements pour mes ampoules, sur le
côté du pied. J'achète du thon salade Saupiquet
+ une compote de pomme + ...une grande bouteille d'eau (c'est pas trop
tôt) + un savon (j'ai laissé le mien au chalet de La Maline)
à l'épicerie.
Je reste 20 minutes sous la douche chaude. "Tu vois, Daniele ?
Je suis excessivement propre."
Je ne parle à personne. Je m'aperçois ne rien avoir de
commun avec les campeurs bataves.
|