Par où commencer cette chronique ?
Par le plus facile : Il ne faut pas
voter Sarkozy. Nous allons expliquer pourquoi.
Victoire, ma petite fille, me souffle l'explication suivante : "Avec
Chirac, nous étions au bord du gouffre et Sarkozy nous a fait
faire un pas en avant".
Pour être plus sérieux, rappelons
que notre pays doit faire face à deux problèmes économiques
majeurs.
Le premier est l'effarante liste des déficits: déficit
budgétaire de 27%, augmentation de la Dette Publique (1.600 Milliards),
déficit de la balance commerciale (70 milliards), déficit
de la balance des paiements, déficit de la Sécurité
Sociale (assurances sociales, retraites ...etc), déficit de l'Unedic
chômage, déficits des collectivités territoriales...etc.
Il y en a d'autres. Bayrou avait été un des rares a dénoncer
la chose il y a 5 ans. Actuellement, il est sans doute le plus crédible
des candidats sur la question. René Servat, !!!, c'est à
dire ...moi-même, en faisait la constatation
en .......2005. (cliquer le lien)
Le second est la constante augmentation des inégalités
sociales et économiques. Les riches deviennent toujours plus
riches. La finance triomphe. C'est bien sûr le monde Anglo-saxon
qui nous montre le modèle. Tout le monde doit suivre. Difficile
de faire autrement. Même les chinois, de surcroit ....communistes,
qui semblaient au départ à l'opposé de l'échiquier
politique de l'ultra libéralisme deviennent des champions de
l'inégalité.
Certains pays résistent tels l'Allemagne, les pays scandinaves
....etc, mais difficilement.
Ces deux problèmes ne sont pas nouveaux. Il existent depuis plusieurs
décades.
On pourrait donc croire naïvement que nos gouvernants se fussent
employés à exposer la chose et à apporter quelques
solutions.
Que nenni. Oui, c'eût été une extrême crédulité
que de le penser.
Revenons à Sarkozy.
Il s'est malheureusement engouffré dans les deux mauvais chemins.
D'une part, il a protégé et avantagé les plus favorisés.
D'autre part, il a augmenté considérablement les déficits.
Pour le premier point, on peut seulement le féliciter
de ne pas avoir joué les hypocrites. Il a tout de suite annoncé
la couleur en allant festoyer au "Fouquet" et en allant prendre
quelque repos sur le yacht de Boloré. Bravo pour cette marque
de sincérité. Son lieutenant Copé (nous le retenons
celui là) surenchérit fustigeant "les pauvres minables
qui gagnent moins de 5.000 euros" mensuel!!!
Les mesures sont venues par la suite organiser les mécanismes
favorables aux détenteurs de fortunes.
Ce fut le bouclier fiscal permettant de plafonner les impositions des
fortunés en favorisant le reversement de soit disant trop perçus.
Ce fut un énorme changement dans le système des donations
permettant de soustraire une partie des patrimoines à la fiscalisation
des successions.
Ce fut la réduction par deux (environ) de l'impôt sur la
fortune ISF.
Ce fut le développement de niches
fiscales très onéreuses (Défiscalisation des H.S....etc)
Les économistes chiffrent à
près de 100 milliard annuels les cadeaux ainsi distribués.
Il faut pourtant rappeler qu'il y a plus de "riches" en France
qu'ailleurs : 2,61 millions de millionnaires en $ en France pour 1,75
millions en Allemagne dont la population est pourtant sensiblement plus
grande. 9% du total mondial de millionnaires en France.(Etude du Crédit
Suisse). La bonne politique serait donc d'en diminuer le nombre plutôt
que de l'augmenter, d'en accroitre les prélèvements plutôt
que le contraire.
On ajoutera dans la liste des cadeaux la baisse anecdotique de TVA concédée
aux restaurateurs, excellente catégorie électorale. A
ce sujet, pour nous aider, la chancelière allemande avait tout
fait pour nous empêcher de prendre cette mauvaise décision.
De guerre lasse, s'affligeant au fond d'elle même d'autant de
stupidité, elle a "autorisé" Sarkozy à
faire tout seul son ânerie.
Pour le second point, c'est la baisse de recettes dénoncée
plus haut plus l'augmentation des dépenses qui a creusé
le "trou". On connaît la justification. C'est la faute
à la crise. Il fallait aider les banques.
Mais alors, comment ne pas faire le reproche d'avoir prêté
aux banques sans rien leur demander en échange. Aucune prise
de participation dans leur capital. Aucun contrôle, aucune limitation
des excès comme les super bonus des traders, les retraites chapeaux,
les parachutes dorés, les stocks options, les LBO, les Carried
interests, les Hedges funds, les CDS ...etc (j'en passe et des meilleures).
Du coup, le déficit budgétaire de 34 milliards en 2007
monte à 148 milliards en 2010. Il est de 83 milliards en 2012
soit 27% en valeur relative. Le budget français dépense
27% de plus que ce qu'il gagne. Bravo sarkozy !!!!
La dette publique, elle, passe de 60 à 87% du PIB.
(1.600 milliards). Rappelons que le total des recettes annuelles du
budget est de ...288 milliards seulement.
Alors, le bilan de Sarkozy, c'est quoi ?
Bien sûr quelques mesures et décisions positives : Le déblocage
de l'Europe en début de mandat, l'entente avec l'Allemagne, l'intervention
en Lybie, la gestion de la crise Ivoirienne, le commencement de la réforme
des retraites.
Mais, consternation du côté négatif.
Car c'est le chômage qui remonte de 8 à bientôt 10
%. C'est la croissance qui s'annonce bientôt nulle. C'est la dette
publique à 87 % du PIB. C'est le déficit budgétaire
à 27%. C'est le commerce extérieur déficitaire
à 70 milliards. C'est la perte du triple A. Ce sont les cadeaux
faits aux riches.
Ce sont aussi beaucoup de mesures illusoires, inefficaces prises dans
l'agitation, pour l'esbroufe, juste pour l'effet d'annonce
et de surprise : Participation de jurés dans les tribunaux correctionnels,
possible suppression du juge d'instruction (remplacé par le Ministère
Public plus dépendant encore du gouvernement), désignation
présidentielle du responsable de la télévision
Publique, demande de distribution d'une part des bénéfices
des entreprises aux salariés au moment où l'état
gèle le salaire des fonctionnaires, demande de voter le règle
d'or alors que l'on vient juste de creuser le trou budgétaire
(c'est se moquer du monde), projet de TVA sociale qui est dans un premier
temps un nouveau cadeau fait aux entreprises, annonce de possibles référendums
bidons et inutiles......etc.
Bref, des échecs, rien que des
échecs.
Il serait très masochiste pour la France de reprendre un président
cumulant de si mauvais résultats.
Alors, pas d'hésitation. On se débarrasse de Sarkozy.
C'est vraiment la première priorité. C'est la démocratie.
Il faut essayer quelqu'un d'autre qui fasse mieux.
Il y a bien sûr un remplaçant qui
s'impose.
C'est François Hollande.
C'est le meilleur choix.
Il faut vraiment voter pour lui. Moi, j'ai voté pour lui aux
primaires.
Il parait sérieux. Il n'a pas fait de promesses démagogiques
comme Jospin avec ses 35 heures.
Il a annoncé vouloir rétablir les équilibres économiques,
c'est à dire diminuer les déficits. Bien obligé.
Il promet de ne pas avantager les "riches" et même de
les remettre à contribution ce qui demeure la moindre des choses.
On peut lui donner un petit conseil : lire notre texte Rendre
gorge.
Et si, en 2017, il nous a déçu,
on votera pour un autre.
Voilà de la bonne démocratie.
Certains pourraient vouloir un autre prétendant.
C'est leur droit. Ce n'est pas notre option et nous allons dire pourquoi.
Tout d'abord, nous pensons qu'une démocratie efficace et moderne
ne fonctionne que dans le bipartisme. (Rappelons que c'est le choix
du système électoral qui l'organise. La Proportionnelle,
c'est l'horreur.) Le bipartisme n'est pas forcément à
la mode et pourtant il est la règle des grands pays démocratiques.
Merci aux Anglo-Saxons de nous en avoir montré
l'emploi. Aux Etats-Unis, il y a les Républicains et les Libéraux.
En Grande Bretagne, il y a les Conservateurs et les Travaillistes. On
donne sa chance à chacun à tour de rôle. Si l'on
est satisfait, on conserve le même au bout de 4/5 ans, sinon on
le change. Donc 2 grands partis, l'un plus à gauche et plus libéral
que l'autre, et vice versa. Pour la souplesse du système, il
n'est pas interdit qu'une troisième force vienne se mêler
au challenge. A elle de démontrer qu'elle peut détrôner
le second.
Cette pratique du bipartisme va bien sûr à l'encontre de
ces "petits" candidats qui ne jouent qu'une carte personnelle,
égocentriques, opposés à l'intérêt
général. Je ne citerai pas leur nom par charité
chrétienne.
Voici donc notre approche des prochaines élections
présidentielles de 2012.
Le Paradoxe personnel.
Nous ajouterons une touche de provocation à notre rationnel
raisonnement antérieur.
Nous-même refusons d'aller voter.
Nous pratiquons l'abstention depuis longtemps, ce qui a le gros
avantage de nous éviter déception et rancoeur.
C'est que par le passé, nous avons été souvent
échaudé par ces alternances de gauche qui ne nous ont
pas satisfaites. Des situations très désagréables.
Ainsi, nous avons trouvé inacceptable
que Mitterrand, arrivé fraîchement au pouvoir en 1981,
décide dans les premiers jours de mandat d'........augmenter
le nombre de députés d'une cinquantaine d'élus
(histoire de caser les petits copains). On aurait voulu justement qu'il
en réduise le nombre de 50. On ne venait pas de voter pour ça.
Y avait autre chose à faire.
On n'a pas apprécié qu'en 1983, austérité
oblige, il se permette de faire ce que la droite n'avait jamais osé
réaliser, à savoir supprimer la pratique de l'échelle
mobile des salaires par rapport à l'indice des prix. Notre profession
dans la Fonction Publique n'a cessé de se paupériser par
la suite, à cause de ça.
Ultérieurement, en 1997, nous n'avons pas, mais pas du tout,
approuvé que Jospin fasse voter les 35 heures.
Le seul pays du Monde à voter une loi pareille. Ne fallait-il
pas être plus prudent ? Que si. Sommes nous vraiment plus intelligents
que les autres ? On en doute. Plus paresseux ? Peut-être.
Si les hommes politiques avaient une conscience, Jospin aussi en aurait
peut-être une. Une qui troublerait son sommeil quotidien, quand,
chaque semaine, le Journal Télévisé nous montre
en France des entreprises en liquidation pour cause de délocalisation.
Je vous pose la question. Vous êtes investisseur étranger
(et même français). Allez-vous construire une usine en
France où les salariés travaillent 35 heures, ou ailleurs
où ils travaillent 40 heures ?
Jospin qui n'a pas grande conscience morale dort sans doute très
bien avec ses retraites de premier ministre, de haut fonctionnaire et
autres. Il n'est pas touché par le chômage, lui. Il s'en
fout. Il ne se croit pas responsable. Cynisme total.
Il est sûr que dans le contexte de la désindustrialisation
de la France (ce qui est source de chômage), Sarkozy a sans doute
raison de dénoncer la loi des 35 heures ainsi d'ailleurs que
la loi mitterrandienne de la retraite à 60 ans.
Quoiqu'il en soit, F. Hollande est globalement un bon candidat. Un homme
brillant et intelligent. Son programme est cohérant et sympathique.
Ainsi, il veut rétablir les équilibres
financiers. (pourvu qu'il y arrive). Il veut que les favorisés
contribuent davantage au paiement de l'impot. (Ce n'est pas trop tôt).
Il dit vouloir affronter la finance. (bon courage).
Il est presque certain qu'il va être élu. Tant mieux.
Bien sûr, nous avons quelques reproches
à lui faire :
Il annonce un peu mollement vouloir ramener
le déficit budgétaire à 0 % seulement en .......2017.
Il veut recruter 60.000 personnes en 5
ans dans l'Education Nationale. (Ca ne marchera pas mieux pour ça).
Il annonce l'augmentation de l'allocation de rentrée scolaire.
Or, à notre humble avis, il est
nécessaire, pour un certain temps, de se refuser toute dépense
nouvelle. On verra après.
Il annonce une nouvelle loi mémorielle sur le génocide
arménien. (stupide)
Il laisse entrevoir une possible manipulation de la TIPP sur le prix
de l'essence alors qu'il faut s'habituer à délaisser la
voiture et à utiliser les transports en communs.
Et enfin, nous supportons très mal qu'il se vante de vouloir
"réenchanter le rêve français". Qu'est-ce
que c'est que cette connerie ?
On ne veut pas du rêve. On veut qu'il supprime les stocks options,
qu'il interdise les bonus des traders, qu'il augmente le nombre de tranches
de l'IRPP, qu'il augmente l'ISF (tout en en exonérant le domicile
principal avec plafond de 1 million d'€), qu'il remette l'économie
en route, qu'il supprime le nombre et les avantages des élus,
qu'il mette des limites aux dépenses excessives des collectivités
locales....etc.
Il n'est donc pas nécessaire de copier cette sotte d'Elisabeth
Guigou qui disait il y a quelques années : "Les français
veulent un Président qui les fasse rêver".
rené SERVAT
TOULON
rene.servat@free.fr
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