Octobre 2012.

    Ca y est. François Hollande est arrivé au pouvoir.
Il faut dire au préalable qu'il a reçu une économie française dans un état lamentable de la faute de Sarkozy. En 5 ans, ce dernier a réussi à augmenter le déficit budgétaire de 2,8 jusqu'à 8% du Pib (soit par exemple de 27% en 2012), la dette publique de 900 à 1600 milliards d'euros, le déficit de la balance commerciale à 70 milliards ...etc. La politique de rétablissement est immense.
   Cependant, après 5 mois de gouvernement, je trouve que François Hollande a accompli pour l'instant un parcours globalement satisfaisant.
Dès les premiers mois, il a énergiquement entrepris les mesures urgentes qu'il avait annoncées. Suppression du bouclier fiscal et de la défiscalisation des HS, rétablissement des anciens barèmes de l'ISF, fixation de taux plus raisonnables des exonérations des droits de donation....etc.
Il a augmenté l'allocation de rentrée scolaire. Pourquoi pas. C'était une promesse du programme.
Le projet de budget présenté en fin septembre continue de concrétiser les mesures annoncées. Le point central est le respect de la promesse périlleuse de réduire le déficit budgétaire à 3% en 2012. De toutes parts, de bons (ou mauvais) conseilleurs pressent le pouvoir de ne pas respecter cette promesse. Inapplicable. Contraire à la croissance. Continuons à dépenser davantage que nos revenus, que nos recettes!!!!!

    Or, depuis une dizaine d'années, je milite pour le rétablissement de l'équilibre budgétaire.
Il y a un an, on pouvait constater que le budget 2012 de Sarkozy était en déficit de 83 milliards soit .....27% en valeur relative. 280 milliards de recettes pour 360 milliards de dépenses. (Rappelons que le déficit était même monté à 148 milliards en 2010).
Du coup, la dette publique qui finance les déficits a grimpé de 60% à 90% du Pib de 2007 à 2012. 1.600 milliards en valeur absolue. Merci Sarkozy. C'est une litote.
Or, qui dit dette dit intérêts à payer. Il faut savoir que les intérêts de notre dette sont désormais d'environ 55 milliards par an représentant une part importante des dépenses du budget. Ca constitue en gros le montant de l'impôt sur le revenu. Le contribuable français paie désormais des impôts directs seulement pour rembourser les intérêts de la dette. Ne parlons pas du remboursement du capital.
On n'aurait pas pu y penser avant ?
Certains irresponsables comme Mélenchon, et bien d'autres, ont trouvé la solution. Il n'y a qu'à ne pas rembourser la dette (et ses intérêts). Qu'ils essaient de le faire, ils verront ce qui se passe (Très heureusement, ils ne sont pas en situation de décider)
La
Grèce se garde bien d'annoncer le non remboursement de sa dette tellement les conséquences en seraient lourdes.
L'Argentine il y a une dizaine d'années l'a expérimenté en se déclarant en banqueroute. Je ne vous dis pas la pauvreté et la casse des structures que cela a occasionnées. Ca ne donne envie à personne de faire pareil.

    Donc, la priorité absolue en France est de revenir à l'équilibre budgétaire. Oui, 0%.
    C'est simple.
    Il y a 2 moyens :
    Augmenter les impôts notamment ceux des contribuables les plus fortunés dont l'arrogance est totalement insupportable et qui ont trop longtemps bénéficié des largesses des gouvernements de droite. La part des nantis dans les revenus et le patrimoine nationaux n'a cessé d'augmenter. Le modèle anglo-saxon des pays riches avantage toujours les personnes fortunées et impose une inégalité toujours croissante et immorale. Comment cela s'arrêtera t-il ? Il faut attendre la révolte des américains pour envisager sortir du capitalisme de la cupidité. Ce sera bon ensuite de faire rendre gorge à tous ces prédateurs qui ont dépouillé les pays et les peuples.
Bon, sortons de cette envolée quelque peu lyrique et utopique pour revenir sur terre.
Actuellement, pour un pays comme la France, l'augmentation des impôts ne peut être infinie. Elle se mesure finalement par le taux global de prélèvement lequel ne peut nous éloigner de beaucoup de la moyenne des autres états européens.

    Malheureusement, il faut penser aussi réduire les dépenses.
Et c'est là que le bât blesse. Car le principal de la réduction devrait se faire par la diminution de notre générosité sociale. La France fait partie des états à la législation sociale la plus avancée. Elle est même souvent championne du Monde en la matière avec les stupides 35H, avec la CMU ....etc. Dommage que l'on ait pas prévu les financements de ces dernières distributions. Jospin/Aubry fait définitivement partie de la bande des irresponsables français.
Depuis 40 ans, on a développé l'Etat-Providence par la Dette.
Alors, pour François Hollande, l'avenir s'annonce sombre. On ne voit pas un président socialiste se lancer dans une politique de diminution des avantages sociaux. Et pourtant une légère réduction de voilure serait nécessaire. Pour éviter le pire demain, pour éviter de tout perdre.
Ainsi, si les responsables politiques n'arrivent pas à recréer un peu de croissance, à rétablir l'équilibre budgétaire et à diminuer le poids de la Dette publique, le pays peut se retrouver dans la situation de la Grèce et de l'Espagne.
Alors, en l'espace de quelques mois, sous la pression des créanciers, notre belle législation sociale dont on est si fier peut être détruite sans qu'on y puisse rien faire d'autre.
Et nous pleurnicherons sur les beaux jours perdus. Il nous restera la solution d'aller manifester dans les rues comme les Grecs. Ca ne réparera pas la casse. Ca ne remboursera pas la Dette.

rené SERVAT
T
OULON

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