Ca y est. François
Hollande est arrivé au pouvoir.
Il faut dire au préalable qu'il
a reçu une économie française dans un état
lamentable de la faute de Sarkozy. En 5 ans, ce dernier a réussi
à augmenter le déficit budgétaire de 2,8 jusqu'à
8% du Pib (soit par exemple de 27% en 2012), la dette publique de 900
à 1600 milliards d'euros, le déficit de la balance commerciale
à 70 milliards ...etc. La politique de rétablissement
est immense.
Cependant, après 5 mois de gouvernement, je
trouve que François Hollande a accompli pour l'instant un parcours
globalement satisfaisant.
Dès les premiers mois, il a énergiquement entrepris les
mesures urgentes qu'il avait annoncées. Suppression du bouclier
fiscal et de la défiscalisation des HS, rétablissement
des anciens barèmes de l'ISF, fixation de taux plus raisonnables
des exonérations des droits de donation....etc.
Il a augmenté l'allocation de rentrée scolaire. Pourquoi
pas. C'était une promesse du programme.
Le projet de budget présenté en fin septembre continue
de concrétiser les mesures annoncées. Le point central
est le respect de la promesse périlleuse de réduire le
déficit budgétaire à 3% en 2012. De toutes parts,
de bons (ou mauvais) conseilleurs pressent le pouvoir de ne pas respecter
cette promesse. Inapplicable. Contraire à la croissance. Continuons
à dépenser davantage que nos revenus, que nos recettes!!!!!
Or, depuis une dizaine d'années, je milite
pour le rétablissement de l'équilibre budgétaire.
Il y a un an, on pouvait constater que le budget 2012 de Sarkozy était
en déficit de 83 milliards soit .....27% en valeur relative.
280 milliards de recettes pour 360 milliards de dépenses. (Rappelons
que le déficit était même monté à
148 milliards en 2010).
Du coup, la dette publique qui finance les déficits a grimpé
de 60% à 90% du Pib de 2007 à 2012. 1.600 milliards en
valeur absolue. Merci Sarkozy. C'est une litote.
Or, qui dit dette dit intérêts à payer. Il faut
savoir que les intérêts de notre dette sont désormais
d'environ 55 milliards par an représentant une part importante
des dépenses du budget. Ca constitue en gros le montant de l'impôt
sur le revenu. Le contribuable français paie désormais
des impôts directs seulement pour rembourser les intérêts
de la dette. Ne parlons pas du remboursement du capital.
On n'aurait pas pu y penser avant ?
Certains irresponsables comme Mélenchon, et bien d'autres, ont
trouvé la solution. Il n'y a qu'à ne pas rembourser la
dette (et ses intérêts). Qu'ils essaient de le faire, ils
verront ce qui se passe (Très heureusement, ils ne sont pas en
situation de décider)
La Grèce se garde bien d'annoncer
le non remboursement de sa dette tellement les conséquences en
seraient lourdes.
L'Argentine il y a une dizaine d'années l'a expérimenté
en se déclarant en banqueroute. Je ne vous dis pas la pauvreté
et la casse des structures que cela a occasionnées. Ca ne donne
envie à personne de faire pareil.
Donc, la priorité absolue en France est
de revenir à l'équilibre budgétaire. Oui, 0%.
C'est simple.
Il y a 2 moyens :
Augmenter les impôts notamment
ceux des contribuables les plus fortunés dont l'arrogance est
totalement insupportable et qui ont trop longtemps bénéficié
des largesses des gouvernements de droite. La part des nantis dans les
revenus et le patrimoine nationaux n'a cessé d'augmenter. Le
modèle anglo-saxon des pays riches avantage toujours les personnes
fortunées et impose une inégalité toujours croissante
et immorale. Comment cela s'arrêtera t-il ? Il faut attendre la
révolte des américains pour envisager sortir du capitalisme
de la cupidité. Ce sera bon ensuite de faire rendre gorge à
tous ces prédateurs qui ont dépouillé les pays
et les peuples.
Bon, sortons de cette envolée quelque peu lyrique et utopique
pour revenir sur terre.
Actuellement, pour un pays comme la France, l'augmentation des impôts
ne peut être infinie. Elle se mesure finalement par le taux global
de prélèvement lequel ne peut nous éloigner de
beaucoup de la moyenne des autres états européens.
Malheureusement, il faut penser aussi réduire
les dépenses.
Et c'est là que le bât blesse. Car le principal de la réduction
devrait se faire par la diminution de notre générosité
sociale. La France fait partie des états à la législation
sociale la plus avancée. Elle est même souvent championne
du Monde en la matière avec les stupides 35H, avec la CMU ....etc.
Dommage que l'on ait pas prévu les financements de ces dernières
distributions. Jospin/Aubry fait définitivement partie de la
bande des irresponsables français.
Depuis 40 ans, on a développé l'Etat-Providence par la
Dette.
Alors, pour François Hollande, l'avenir s'annonce sombre. On
ne voit pas un président socialiste se lancer dans une politique
de diminution des avantages sociaux. Et pourtant une légère
réduction de voilure serait nécessaire. Pour éviter
le pire demain, pour éviter de tout perdre.
Ainsi, si les responsables politiques n'arrivent pas à recréer
un peu de croissance, à rétablir l'équilibre budgétaire
et à diminuer le poids de la Dette publique, le pays peut se
retrouver dans la situation de la Grèce et de l'Espagne.
Alors, en l'espace de quelques mois, sous la pression des créanciers,
notre belle législation sociale dont on est si fier peut être
détruite sans qu'on y puisse rien faire d'autre.
Et nous pleurnicherons sur les beaux jours perdus. Il nous restera la
solution d'aller manifester dans les rues comme les Grecs. Ca ne réparera
pas la casse. Ca ne remboursera pas la Dette.
rené SERVAT
TOULON
rene.servat@free.fr
http://servat.rene.free.fr
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