"'On me l'eut raconté que je ne l'eus pas cru ...." vers 2000.


C'était vers les années 2000, l'été.
Au printemps, comme d'habitude, les chats et chattes du voisinage ont copulé joyeusement dans notre grand jardin. Ils ont bien raison d'en profiter. Du coup des portées de chatons ont vu le jour. Nos restanques sont envahis par des chats. Ils sont sauvages au départ mais essayent de se faire reconnaître des humains que nous sommes.
Les plus rusés et intelligents d'entre eux rêvent et intriguent pour devenir "chats domestiques" ce qui leurs assurerait le gîte et surtout le couvert.
Cette invasion est insupportable.
Je décide d'agir.
Je tends un piège avec une grande panière en osier comportant un couvercle/ouverture. Le couvercle ouvert peut être refermé si un chat grignote une mangeaille mise à l'intérieur. Ca y est. Le piège a fonctionné. Un chat s'est fait prendre.
Je consolide la fermeture du couvercle. Je mets la panière dans le coffre de ma voiture Scénic Renault. Je parcours 1,6 km jusqu'à la résidence du Pélican, boulevard Barthou, juste après Intermarché. Discrètement, j'ouvre le coffre de la voiture puis le couvercle de la panière. Le chat bondit, affolé, content de retrouver la liberté. Personne ne m'a vu.
Bah, je lui souhaite de trouver une villa d'accueil, pleine d'enfants désirant adopter un jeune chat.
Un jour se passe.
Nous déjeunons sur la terrasse comme chaque jour de l'été.
Un chat se frotte à nos jambes sous la table. Il quémande quelques restes de repas.
Incroyable. c'est le chat que nous venons de perdre.
Nous sommes très stupéfaits car le trajet du Pélican à la maison est très difficile à parcourir. La grande avenue Barthou a une circulation très dense et dangereuse.
Comment notre chat a-il pu retrouver son chemin, enfermé qu'il était dans la double prison noire de la panière et du coffre.
Mystère?

Une semaine se passe. peut-être plus.
L'invasion des chats est toujours prégnante.
Je décide de re-utiliser mon piège à panière.
Pas de chance. Le même jeune chat se fait prendre.
Même processus: Enfermement dans le coffre, Avenue Barthou, ...etc.
Mais cette fois, je vais très loin avec la voiture. Environ une dizaine de km. A la sortie Est du Pradet.
Impossible pour le chat de revenir. Il lui faudrait traverser toute la ville du Pradet avec des routes très fréquentées, des croisements multiples, trouver le bon itinéraire, affronter les pires dangers.
Deux jours passent.
Nous déjeunons sur la terrasse.


Vous l'avez deviné.
Un chat se frotte à nos jambes sous la table, sans rancune. Le chat est revenu à nouveau.
Incroyable ....mais vrai.
"On me l'eut raconté que je ne l'eus pas cru".
Du coup, on jure de ne plus l'inquiéter.
Il a gagné ses galons de chat de maison.
On l'aime beaucoup.
On va lui choisir un nom.