Grasse - Aiglun du samedi 17 au mardi 20 septembre 2016
Maintenant ou Jamais.
Dernier exploit sportif dans ma vie.
Oui, j'ai fait Grasse-Aiglun (et donc Grasse-Manosque).....mais......
Préambule |
Samedi 17 septembre. Grasse/Caussols Toulon-Grasse en voiture. Je trouve un petit parking au départ de la route Napoléon pour garer la voiture. Le GR4 part derrière les tennis. Il est 14 heures. Je commence (photo 1) une très longue montée jusqu'au col du Clapier. 1257 mètres (2). Environ 800 mètres de dénivelée. Pas mal pour la première demie-journée. En redescendant du col, sur le plateau de Caussols, je parle à un chasseur, à l'affût, sanglé d'un gilet orange fluo. Il me montre sa maison dans le lointain du paysage. Un peu plus bas, un second chasseur en gilet orange fluo. Moi, sans gilet fluo, j'éprouve maintenant la crainte d'être pris pour un sanglier. J'arrive tout de même sain et sauf à Caussols. On m'a prévenu. Il y a une mairie et une boulangerie toutes neuves. La boulangerie est tenue par une jeune femme blonde qui ouvre à 6H30 et ferme à 19H. La malheureuse ne semble pas être concernée par la loi des 35 heures. La vie est d'une grande injustice. La boulangerie, très connue dans la région, comme un espèce de point de ralliement, fait aussi épicerie et bistrot. J'y prends un excellent café avec une tarte aux myrtilles (3). Puis, je vais monter ma tente tout près, un peu caché derrière un taillis (4).Je partage ma couche avec Morphée. Une présence féminine est toujours la bienvenue. |
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Dimanche 18 septembre. Caussols-Gréolières. Réveil vers 7/8 heures. Café crème bien chaud et gateaux à la boulangerie. Les chasseurs y viennent prendre leur pain frais. Je replie ma tente. Rude dénivelée dès le départ. je m'arrête parfois pour reposer mon dos tellement le sac semble lourd. En haut, rencontre de Stéphane. Il habite près de Grasse et, par cette belle journée ensoleillée, il part passer la journée en montagne avec un bon bouquin à lire. Il m'accompagne pendant une heure et demie sur le plateau de Calern pour avoir le plaisir (réciproque) de parler avec moi ainsi que pour me montrer le chemin. Très sympa Stéphan . On se prend en photo.(1) (2). Maintenant, sur le chemin, un beau cairn me montre la direction.(3) J'arrive à Cipières. J'entre pour déjeuner dans un petit resto très ambiance.(4) Il est tenu par un couple écolo. La dame fait la cuisine. Le mari s'occupe de la salle. La cuisinière limite à 12 le nombre de repas. Dommage. Une atmosphère St Germain des Pré d'après guerre est très intellectuelle et agréable: Musique de ...Juliette Gréco, belles photos de (ou genre) Doisneau aux murs(5), peintures abstraites....etc. J'ai le tord de ne pas prendre le civet de lapin et de me contenter des tomates (6) du jardin. Après le repas, une nouvelle dénivelée en montée jusqu'au col puis descente et remontée sur Gréolières. Je dépasse le village pour monter ma tente dans les ruines de Saint Etienne (7) pour m'abriter un peu sous des toits de tôles ondulées étant donné que l'orage menace.(8) Le GR4 remonte tout à côté. En haut, une falaise très haute. Un promeneur genre très portif,sympa, la trentaine, m'accoste. Je le renseigne: "Oui, je "fais" Grasse/Aiglun en rando. Oui, j'ai 83 ans et veux intégrer le Guiness Book" (que j'exècre par ailleurs). "J'en ai marre de monter et descendre des dénivelées vertigineuses. Vivement que ce soit fini.". Le GR4, il connait. Il a fait Grasse Castellane. Il me dit. "Vous voyez, tout droit en haut, un peu à gauche. Une croix en bois." "Ou ça? "Tout en haut de la falaise." "Oui". "C'est là que vous franchissez la crête". Stupeur. Une montée et un passage impressionnants. |
lundi 19 septembre. Gréolières-Greolières des Neiges. Rude ascension. J'arrive à la croix(1). D'autres montées se succèdent à n'en plus finir. La montagne de Cheiron à gauche (2) On est encore loin du sommet. Il arrive tout de même. Je redescends sur Grolières des Neiges en me trompant à cause du GR4 mal indiqué. La montagne toujours magnifique. Je la chante avec Jean Ferrat: "Que la montagne est belle". C'est pour elle qu'on est là.(3) (4) J'arrive fourbu à Gréolières des Neiges. Sur un parking, Alain et Nicole (5) sont à l'arrêt avec leur tout neuf camping-car Fiat dont ils viennent de prendre livraison. Je leur demande de remplir ma poche à eau. Ils m'offrent café, gateaux, pomme. Ils ont l'air effrayé de mon entreprise après que je leur eus indiqué mon âge. Ils ont raison. Grand merci à eux. Je quitte la route goudronnée pour commencer la descente effrayante sur Aiglun. Ca commence à descendre très dur. Pas d'endroit pour installer une tente. Si, voici un petit belvédère (6). Plein de roches. Aiglun est en face, planté sur son éperon rocheux. Entre les deux, un fabuleux ravin et sa rivière au fond. J'arrive à planter ma tente dans les cailloux (7). Quelques biscuits pour manger. Ma fatigue me coupe l'appétit. Stupide. Ce n'est pas en me privant de manger que je vais reprendre des forces. Fin de journée en compagnie de mon stilnox. |
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Mardi 20 septembre. Belvédère-Rivière d'Aiglun. Au matin, Repli de la tente sur le belvédère (1). Je ne sais pas pourquoi (ou plutôt si), ma descente m'épuise. Je suis obligé de m'arrêter tous les quarts d'heure pour reprendre des forces. Vers la fin, ça devient un peu plus facile. J'arrive à la rivière tout en bas. Une magnifique eau bleue laiteuse (2). Il y a une belle route nongoudronnée. Je jette mon sac sur le côté. Je suis très fatigué. Un panneau (3) m'indique Aiglun à gauche, Pont dont j'ai oublié le nom, à droite. Je vais reconnaître la droite. Une maison bric à brac au dessus de la rivière. J'appelle. Pas de réponse. Je reviens à ...mon sac. Je repars à gauche. Tiens, un pont qui franchit la rivière pour monter ensuite sur Aiglun. Sacrée montée. Je reviens au sac. Il me faudra repartir à gauche. Il est environ 14 heures. J'ai le moral à zéro. Ma fatigue m'a coupé l'appétit. Je n'ai toujours pas faim. Les biscuits me dégouttent. La suite de l'aventure semble facile. Me reposer quelques heures. Manger ma dernière boite de paté. Repartir doucement sur Aiglun par la route. Ou bien, planter ma tente près de la rivière et repartir reposé le lendemain matin. Le destin va en décider autement. Avec l'apparition de Saint Nicolas et Saint Cyrille. Ce sont 2 jeunes pompiers (la trentaine d'années), qui utilisent une semaine de vacances pour faire le GR4 comme moi. Les seuls randonneurs de grand vol rencontrés depuis le départ. Ils viennent comme moi de descendre le GR4 pour arriver à la rivière. Ils me disent avoir dormi plus haut que moi, forêt de la Gironde. Peuve que je n'ai pas chômé dans ma descente. Ils me voient l'air un peu hagard, titubant quelque peu pour rejoindre mon sac. Je ne peux leur reprocher de s'inquiéter pour moi. Je leur dis mon âge ainsi que mon angoisse à devoir remonter sur Aiglun. je ne prends pas conscience que ma difficulté à reprendre le chemin est somme toute passagère et que ma priorité est de me reposer 2 à 3 heures. Bref, la solitude est aussi une épreuve à surmonter. Nicolas répare mon portable en remettant ma carte sim en place. Mais voilà qu'il craint pour ma santé et ma sécurité. Il me propose d'appeler un 4/4 pour me ramener à Aiglun. Chouette. J'accepte. Il envoie Cyrille téléphoner 2 km plus loin étant donné que le signal ne passe pas dans notre creux de vallée. Cyrille revient. Il n'y a pas de 4/4 disponible. Par contre, il a trouvé un hélicoptère qui va venir me chercher. Ca alors!!!!!. Mon destin n'est plus entre mes mains. Je laisse faire Nicolas et Cyrille. Une demi heure plus tard, un hélico se pose dans un mouchoir de poche près de la rivière. On va m'amener à l'hôpital de Grasse. Adieu à Nicolas (3) et Cyrille qui vont reprendre leur GR4. Dans l'hélico, le jeune médecin sympa, Benoit, me fait un électrocardiogramme. Pas de problème. Arrivée à l'hôpital (4). Transfert aux urgences. Re-életrocardio. Radio des poumon. Contrôle du sang. Tout est correct. Je passe la nuit à l'hôpital à me reposer. Le surlendemain, Daniele revenue de Paris, vient me chercher à l'hôpital en compagnie de nos amis Hubert et Chantal. Retour à Toulon. Le jeudi nous repartirons dans la voiture d'Hubert à Abriès, Queyras, dans sa grande et belle maison, pour passer un excellent weekend dans la grande réunion des 12 amis de la cagnotte bridge. Ca me reposera et ça me changera les idées. |